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Nathavh
Etoile montante

Il y a 30 jours | 47 vues

La constance du prédateur - Maxime Chattam

Je découvre la plume de Maxime Chattam et l'existence de Ludivine Vancker par ce quatrième volume de la série et honnêtement cela ne m'a posé aucun problème de compréhension à la lecture, les événements importants à connaître étant subtilement mentionnés.

Ludivine Vancker, gendarme aux affaires hors normes à la section recherche de Paris en a bavé dans sa carrière, on le comprend très vite, un nouveau départ se profile avec une mutation prévue. 

Une nouvelle affaire , un cold case précipite son arrivée au sein du département des sciences du comportement (DSC) , elle va devenir profileuse, se mettre dans la tête du tueur pour comprendre et imaginer comment celui-ci agirait.

Á peine le temps de faire connaissance avec sa supérieure Lucie Torrens, que les voici embarquées à Fulheim dans une mine désaffectée, 17 corps de femmes  sont retrouvés dans un puits désaffecté, cela fait 40 ans qu'ils sont là.  Vu le nombre de victimes à identifier, les moyens sont déployés.  Mise en scène macabre, elles ne sont pas au bout de leur surprise car visiblement celui qu'elles ont nommé Charon sévit encore...

Quelle plume addictive, de courts chapitres rythmés, une écriture fluide, un suspense qui monte en intensité. C'est très visuel, les scènes sont bien décrites sur une toile de fond d'un bassin minier à l'abandon.  Maxime Chattam est diabolique, il joue avec le lecteur comme Charon le fait avec ses victimes.  Il nous donne une vision de la noirceur de l'être.  Plus on avance dans le récit, plus on plonge dans l'horreur, multitudes de détails de plus en plus atroces nous plongent entre passion et répulsion.

Quel imaginaire!  La construction est juste parfaite.

J'ai beaucoup aimé l'instrospection et les pensées de Ludivine Vancker qui veut à tout prix se mettre dans la tête du tueur pour le comprendre.  Ludivine c'est une femme forte qui accepte ses faiblesses, elle utilise ses failles et émotions pour comprendre  la noirceur de l'âme humaine.

Ce n'est pas mon style de lecture habituel, je suis sortie de ma zone de confort , Chattam nous décrit la noirceur de l'être, une ambiance glauque, des personnages immondes mais même si à certains moments j'étais partagée entre passion et répulsion, sa plume m'a captivée et l'envie de connaître l'issue finale était plus forte.

Les jolies phrases


 

Tout ce qui nous séduit un jour finit par nous repousser le suivant.

La cruauté est le virus de l'humanité, hautement contagieux, surtout sur les tendres psychés en construction.

Décortiquer le pire de l'homme, c'est se rassurer sur tout le reste, non ?

Les monstres naissent dans l'enfance.

Tant que le sale boulot était fait, le monde se fichait de savoir par qui et à quel prix.

Se glisser dans la peau d'un pervers.  D'un monstre.  Sans le devenir soi-même.

Pourquoi ils tuent ?  Inconsciemment ?  Pour se réparer.  Consciemment parce que leurs pulsions déviantes l'exigent pour atteindre un plaisir ultime, du moins en avoir l'impression.

Non, la vie n'était qu'une saleté de lutte pour la survie.  Vous faisiez de votre mieux, mais si vous n'aviez pas de bol, vous croisiez la route du mauvais type, et c'était terminé.  Aussi fugace et injuste que le sort d'un magnifique papillon qui n'a que quelques heures dont profiter et qui se prend dans la toile d'une araignée dès sa première envolée pour se faire dévorer vivant. 


 

Les seuls monstres qu'on rencontrait n'étaient-ils pas, après tout, ceux qu'on se créait soi-même, avec ses peurs et ses névroses ?  Ils jaillissaient de nos propres failles.  Ne disait-on pas "nos démons" pour évoquer nos tourments ?