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Légende

Il y a 1 mois | 61 vues

Un œil dans la nuit de Bernard Minier

Au cœur de l'intrigue, Morbus Delacroix, un cinéaste culte qui s'est retiré du monde à 35 ans après avoir tourné un film maudit, Orpheus ou la spirale du mal.  Maudit pour n’être jamais sorti en salle ou sur les écrans, et parce qu’à l'image de "L'exorciste", des événements dramatiques auraient eu lieu pendant le tournage. D'ailleurs, une de ses fans, une étudiante en cinéma, a réussi à arracher un rendez-vous avec Delacroix dans sa tanière des Pyrénées. En parallèle, dans un hôpital toulousain, un homme en phase terminale remet à un prêtre venu l'assister dans son dernier souffle, une enveloppe à remettre à un certain Kenneth Zorn. L'homme était un ancien décorateur, un as des effets spéciaux. Peu de temps après, il est retrouvé mort, ligoté et bâillonné sur son lit. Une enquête particulièrement tordue pour le commandant Servaz, déjà perturbé par des soucis familiaux... 

Après une sulfureuse escapade espagnole ayant accouchée d'une nouvelle et délicieuse policière, Minier rassure ses lecteurs, son flic fétiche Martin Servaz est de retour, est pas pour faire son cinéma. Quoique. Ce dernier roman, fort documenté et riches en références, nous plonge dans le petit monde étrange du cinéma d'horreur.  Des intrigues en rouge et noir et quelques rebonds furieux, l'auteur maîtrise son sujet, l'occasion de faire naître des personnages obscurs et tourmentés et de faire revivre quelques scènes d'anthologie, du Darknet à la violence gore. Minier s'amuse et profite pour établir une passerelle entre le thriller et le film d'horreur, deux genres trop souvent malmenés et jugés sans intérêt. Bref, on branche la scie sauteuse et on arrête la rigolade. Oublier Columbo et Miss Marple, une frayeur littéraire efficace et déroutante. Âmes sensibles...A paraître en poche le 4 avril.