Les choses de la mort, de Celia Fremlin

Ce court roman (250 pages) retrace quelques mois de la vie d'Imogen. Dit comme cela, rien de palpitant mais le contexte va y faire beaucoup pour attirer le lecteur : elle est veuve depuis peu, elle se sent étriquée dans les conventions qui la voudraient en pleurs du matin au soir, elle se découvre une liberté dont elle voudrait goûter toute la saveur, mais... Car il y a un "mais" : la famille de son mari décédé ne l'entend pas ainsi. Entre les enfants qui débarquent et investissent les lieux avec leur progéniture, la voisine trop curieuse, la première épouse cherchant un bout d'héritage et l'inconnue squattant la chambre du haut, Imogen est prise au piège. Aurions-nous là une histoire de famille?

Peut-être, mais l'accusation portée par un étudiant envers Imogen va lancer le suspense : aurait-elle tuée son mari? Quand des phénomènes inexpliqués surviennent dans la maison, terrorisant aussi bien les enfants que les adultes, ce n'est plus possible, il faut en avoir le coeur net : qui en veut à Imogen?

Ainsi, pour moi, ce roman est un thriller doublé d'une histoire de famille. Le suspense est bien là, les fins de chapitres sont particulièrement bien travaillées pour nous faire continuer la lecture, les rebondissements sont nombreux, tout finit par s'expliquer et démasquer le ou la coupable.

Et puis, il y a les liens entre les personnages, chacun avec son caractère bien trempé. Imogen se voit "obliger" de cohabiter avec ses beaux-enfants, Robin le fils attachant mais irresponsable, et Dot la fille exigeante envers tout le monde et surtout envers son mari et ses fils. A cela se rajoute l'ex-femme toujours amoureuse du défunt et une voisine envahissante qui prendrait bien Imogen sous sa coupe. Quant aux petits-enfants, véritables têtes à claques à la fragilité enfantine, ils pimentent ingénieusement cette histoire et constituent des personnages à part entière.

Le récit est très ironique, c'est plutôt jubilatoire à lire, j'ai beaucoup aimé l'humour de Celia Fremlin. Les dialogues sont percutants, même les pensées de chacun sont souvent des piques bien senties que la politesse empêche de prononcer. L'ensemble est finalement assez moderne et l'écriture vive fait de ce roman une lecture très agréable.

Je suis ravie de cette lecture pleine d'humour grinçant et de suspense. J'irai sûrement rechercher un autre roman de Celia Fremlin qui en a écrit près de 20 pendant la seconde partie du 20ème siècle!

Avis aux amateur(trice)s du genre!