"Phare 23" de Hugh Howey

Depuis des siècles, des hommes et des femmes veillent sur les phares pour assurer la sécurité des navires. C'est un travail solitaire et ingrat pour la plupart. 

Au vingt-troisième siècle, ce travail s'est déplacé dans l'espace. La NASA a installé un réseau de balises (nouveau nom donné à ces phares modernes) permettant aux navires de traverser la Voie lactée à plusieurs fois la vitesse de la lumière. 

Le récit est raconté par le gardien de l'un de ces phares.

Ça commence comme un huis clos, dans lequel le narrateur se retrouve aux prises avec ses folies latentes, ses traumatismes, ses réflexions philosophiques, ses remises en question, et le contraste entre l'exiguïté de son lieu de vie, le Phare 23, et l'immensité de l'espace qui l'entoure. Ses mésaventures sont tantôt drôles, tantôt émouvantes avec un soupçon de pensées plus profondes.

Un roman court, des chapitres brefs, et des situations qui s’enchaînent assez rapidement. 

L'auteur, en se servant de la science-fiction, parvient à nous livrer un ouvrage digne de certains essais. Il aborde sa vision de la guerre, de la paix, du sacrifice humain. Il évoque avec beaucoup de cynisme et de poésie la cruauté des conflits déchirant notre planète.

Phare 23 a tous les éléments qui me font apprécier la SF: de l'aventure, de la folie, de l'humour, de l'invraisemblable et de la réflexion.

Un vrai plaisir de lecture.

Une petite citation du livre pour finir:

"Je suis là parce qu'ils n'ont toujours pas réussi à mettre au point un ordinateur fiable, qui ne déconne pas une fois sur cent mille milliards. Ça peut paraître négligeable, mais avec des machines accomplissant des milliards d'opérations tous les jours, ça fait un paquet de conneries. et je suis censé être assez malin pour y remédier."