Féminicide de Pascal Engman

Stockholm. Emelie Rydén, vingt-cinq ans, est retrouvée assassinée dans son appartement. Tout accuse son ex-petit ami violent, une affaire un peu trop simple pour l’enquêtrice Vanessa Frank. . Mais l’enquête conduit vers une autre piste, un réseau d’hommes frustrés et misogynes qui prolifèrent dans les coins les plus sombres et se retrouvent sur le «darkweb» pour assouvir leurs désirs. Ils s’appellent les «Incels», des « célibataires involontaires ». Ce mouvement a été créé en 1994. Ces célibataires involontaires ne considèrent pas les femmes comme des êtres humains. Les témoignages de violences faites aux femmes sont généralement nourris de faits réels. Pourtant, c’est sûr, quelque chose lui échappe…

Puis le roman nous embarque dans une salle de rédaction, celle du Kvälspressen, entre quotidien et tabloïd, très lu dans le pays. On y découvre Jasmina, qui enquête sur certains meurtres de femmes non résolus, elle constate que les féminicides ont longtemps constitué une priorité «secondaire» pour la police…

 Ce roman n’est pas seulement un thriller qui conjugue avec brio rythme, émotions fortes et portraits habiles, il est aussi le miroir d’une société sous la surface de laquelle opèrent des forces destructrices, alimentées par la  marginalisation et une vision déformée de la relation entre les sexes. Une plume fluide et des chapitres courts, Engman nous livre  un thriller captivant qui nous informe sur un phénomène sociétal très inquiétant, qui se développe bien au-delà des frontières de la Suède. Saisissant et effrayant !