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AMB37
Légende

Il y a 21 jours | 44 vues

Le 23 décembre 1588. BLOIS.


Depuis un long mois, les 20 mètres de long et 40 mètres de large de la salle féodale du château bruisse de voix, de belles fraises, de chapeaux emplumés. Ils sont tous là, les grands de France pour la réunion des Etats généraux . Le balafré pavoise avec son nouveau titre : lieutenant général des armées du royaume. Depuis octobre, les joutes oratoires, les complots, les alliances agitent les murs de la bonne ville de Blois, cité du Val de Loire restée fidèle à Henri III .
Levé tôt, ce matin , Henri De Guise accueille la convocation du roi avec le secret espoir d’une nomination de connétable qui servirait ses aspirations politiques. Il ne se méfie pas, le roi n’a-t-il pas la veille, annoncé son impatience de partir à La Noue pour fêter Noël ? C’est donc sans escorte que vers 8h30, il se rend dans le Cabinet Vieux, jouxtant la chambre du roi. Le Balafré n’a pas le temps d’identifier ses assaillants, qu’il trépasse, lardé de coups d’épée sous l’air effaré d’un des mignons jouant avec son bilboquet. L’objet roule, sa ficelle est tranchée comme la tête d’Henri. En toute hâte, les seigneurs roulent le tout dans un tapis. L’assassinat d’Henri précède celui de son frère Louis.
 

25 Décembre 1588.
Alors que Noël anime les églises de chants divins, le petit Jean joue avec les restes d’un bilboquet pendant que Bastien, son père tourne broche , à la nuit tombée, sur le bord de Loire. Par ordre de Richelieu , grand prévôt de France, des morceaux de chair humaine grésillent sous le feu aux bons soins du bourreau. Les cendres finissent dans l’estomac des poissons.
-Allez ! Gamin, on rentre.
L’enfant a fait un nœud grossier à la ficelle. Il tire la boule dans le sable, traçant des chemins improbables sous les étincelles du brasier qui se meurt. L’homme hausse les épaules.
-Mets ça dans ma besace, Jeannot. J’te montrerai comment t’en servir.