Guyanes, de Jean-Paul Delfino

Paris, 1870. Clara, jeune fille volontaire de quinze ans, participe à la Commune, est arrêtée et finit condamnée à huit ans de bagne.

En parallèle, au Brésil, Mané, esclave, rentre de la guerre, persuadé qu’il est devenu libre grâce à la bonté de son ancien « propriétaire ». Mais l’histoire a avancé sans lui et sa liberté n’est qu’une chimère. Mané s'enfuit donc vers la Guyane, française et donc sans esclavage.

Quant à Alphonse de Saint-Cussien, ses dettes de jeu l’oblige à fuir la France et ses créanciers. Une opportunité se présente : le voilà sur un bateau, direction la Guyane.

Voilà pour les personnages dont les destins n'auraient jamais dû se croiser, et pourtant....

Chapitre après chapitre, l'auteur nous raconte la vie de chacun, son voyage jusqu'à la Guyane française, son acclimatation (ou non), ses découvertes d'un peuple guyanais meurtri mais attendant son heure, ses relations avec l'administration française. 

En cette fin de 19ème siècle, on découvre une colonie tristement réputée pour ses bagnes, la folie des orpailleurs aussi avides que désespérés, les trafics des Blancs sur un territoire qu'ils ne chercheront jamais à développer mais sur le dos duquel ils s'enrichiront sans vergogne. Et puis il y a la faune sauvage, la flore aussi exotique qu'oppressante...

Le dépaysement est assuré, les retournements de situation donnent un très bon rythme et les personnages sont très bien travaillés. L'écriture de Jean-Paul Delfino est superbe, pleine d'images et de mots ciselés. L'ensemble donne un merveilleux roman d'aventure, entre humanité et sauvagerie. Une lecture haut de gamme, à découvrir absolument !