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SophieCSB
Expert

Il y a 13 jours | 48 vues

Newland, de Stéphanie Janicot

2262 en Brittany, comprenez la Bretagne actuelle. L'Europe, désormais appelée Newland, est enfin sortie de ses conflits humains et environnementaux. La démarche a pris près de deux siècles, mais la régulation de la population et la partition du monde ont éliminé les déséquilibres en tout genre. C'est donc la paix dans ce bout de territoire où chacun a une place, sa place, définie par une éducation mettant en valeur ses compétences. Ainsi, selon la couleur de vos habits, vous pouvez devenir un Blanc dirigeant, un Bleu assurant l'éducation familiale, ou un Noir productif dédié au bien-être général. Serait-ce le Paradis?

C'est censé l'être pour Marian, qui va sans aucun doute devenir une Blanc. Elle a tout fait pour, et sa soeur Myrtille sera avec elle. Mais quand à 14 ans, la cérémonie du Choix la propulse au milieu des Noirs travailleurs, elle pense à une erreur. Pourtant, c'est bien dans cette catégorie qu'elle va devoir vivre, et sa colère va alimenter sa soif de vengeance.

 

Je  n'en dis pas plus pour ne rien dévoiler des événements qui vont changer la vie de Marian. Dans cette dystopie totalement addicitive, on découvre un mode de vie imposé à tous au nom du bonheur à tout prix. Certes, plus de guerre ni de famine, une égalité parfaite dans tous les domaines, mais une Europe fermée, aux naissances assurées par la science et les machines (tout comme les décès), aux relations humaines inexistantes entre les "castes", aux contrôles omniprésents. Cela donne à réfléchir : sommes-nous prêts à un tel monde au nom de notre bonheur si il n'y a plus de sentiments ni de liberté?

Ce n'est pas le premier roman sur ce thème (et il y en aura sûrement d'autres), mais celui-ci est très agréable à lire, de par son écriture vive et travaillée. L'auteure a su captiver son lectorat par des personnages charismatiques, une histoire universelle de destin et une ambiance ambivalente. Les 300 et quelques pages se tournent vite et la fin n'apporte pas de morale facile. Chacun restera avec ses réflexions et je trouve cela très bien.