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Nathavh
Etoile montante

Il y a 13 jours | 36 vues

Torture blanche - Narges Mohammadi

Un livre indispensable ! Essentiel pour comprendre ce qui arrive à de trop nombreuses femmes en Iran.

Narges Mohammadi est Prix Nobel de la Paix 2023, elle est actuellement incarcérée en Iran depuis le 16 novembre 2021 pour la douzième fois de sa vie.  Elle a été condamnée pour la quatrième fois à l'isolement.  Pourquoi ?  Cette fois pour l'écriture de ce livre.

Elle nous livre son témoignage et celui de treize autres femmes qui ont subi la détention arbitraire, la torture psychologique.

La torture blanche c'est l'isolement le plus complet dans des cellules sans lumière extérieure du jour, avec une ampoule éblouissante allumée jour et nuit, c'est un manque complet d'hygiène et de soins, des odeurs insupportables, des cafards, des couvertures rêches et sales, la solitude.  C'est la privation sensorielle sur la durée utilisée par la République islamique d'Iran aux prisonnières politiques et aux militantes.  C'est l'incarcération arbitraire sans accès à un tribunal impartial.  

Il faut absolument lire ce livre pour être conscient de la réalité de la femme qui pour des raisons liées le plus souvent au genre, à la non soummission sont incarcérées pour être brisées. Narges mène un combat pour que les droits humains et le justice règnent dans son pays, pour elle il faut Témoigner, ne pas renoncer.


 

Depuis la mort de la jeune Mahsa Jina Amini pour ne pas avoir porté le voile correctement, un mouvement est né "Femme, vie, liberté", il y a une prise de conscience de ce peuple qui résiste, une sororité, une force, une résistance.

Ce qui m'a marqué en lisant ce rare témoignage, c'est la force, la résistance, le courage et la volonté de survivre qui prévaut.  Ces femmes ont un courage et une volonté plus forts que tout.

"La victoire n'est pas facile, mais elle est certaine".


 

A lire absolument.

Les jolies phrases


 

La victoire n'est pas facile, mais elle est certaine.

Je n'avais plus l'impression d'être un être humain normal.

Être dans une cellule d'isolement, c'est comme vivre dans une boîte de conserve.  

Ce qui ne tue pas rend plus fort. 

Personne n'entendait alors les histoires et les voix des mères endeuillées en quête de justice des années 1980, une décennie d'exécutions, de tortures, de viols et d'agressions dans les cellules et les prisons dont l'actuel président de la république islamique d'iran, Ebrahim Raisi, était l'un des instigateurs et des bourreaux.  Parce que la tyrannie, sous le couvert de "religion", faisait régner sur l'Iran, l'oppression, la domination, la pauvreté généralisée et la misère débridée. 

Le "voile obligatoire" est la source principale de domination et de répression dans la société visant à maintenir et à perpétuer un gouvernement religieux autoritaire.  

Les châtiments inconnus susceptibles d'être infligés en prison et l'incertitude liée à l'avenir étaient un poison mortel.  Comment pouvait-on traiter un être humain de la sorte?  Qu'arriverait-il à notre droit à respirer, à nous déplacer, à faire nos besoins en toute liberté, à entendre d'autres voix que la nôtre et à parler à autrui ?  La privation des droits les plus élémentaires m'a plus troublée que de penser aux actes d'accusation, à mon procès et à ma condamnation à venir. 

La cellule était cadenassé de l'extérieur.  Le judas s'ouvrait de l'extérieur.  La fenêtre de même, qui demeurait fermée en permanence.  Tout était sous verrou.  Les bruits étaient sous verrous et la détenue était dans l'incapacité totale de briser tous ces verrous.  Cet environnement fermé me paralysait et j'avais beau tenter de me convaincre, de me raisonner : la porte et la fenêtre fermées à double tour ne présentaient aucun dangern je ne devais pas paniquer.. eh bien, je n'y arrivais pas.  J'étais tétanisée par l'angoisse.  

La cellule disciplinaire, c'est comme une oîte de conserve fermée.  On n'a même pas la volonté d'ouvrir le couvercle.  La pression, l'isolement et l'attente sont comme des marteaux qui tapent sur cette boîte de conserve pour l'écraser.  Sans crier gare, tout à coup, les gardiens ouvrent la porte.  Le fracas du verrou est terrible.  N'importe qui peut ouvrir cette porte quand bon lui semble - sauf vous, qui êtes enfermée là.  tout le temps que j'y ai passé, de manière subconsciente, j'ai évité de regarder cette porte.