Retour à la page d'accueil
visuel principal de la chronique
mariefd
Champion

Il y a 9 jours | 33 vues

"Kérozène" d'Adeline Dieudonné. 2021

Après avoir beaucoup apprécié "Reste" (2023) et sans avoir encore lu "La vraie vie" (2018) qui avait été très vivement plébiscité à sa sortie (et avait obtenu Le Prix du roman Fnac), je viens de terminer "Kérozène" de la même Adeline Dieudonné. 

Il faut croire déjà qu'elle a un faible pour les cadavres cachés dans les voitures conduites par la femme ou la maîtresse du mort. Si dans "Reste" il s'agissait du corps de l'amant dont l'héroïne n'arrivait pas à se séparer, c'est ici celui de Nicolas dont Chelly ne supportait plus les plaintes intarissables de ses frustrations, vexations et complots dans son travail et sa très agaçante manie d'accompagner ses lamentations d'un grand sachet de chips goût pickles.

Ainsi, sous la lumière crue des néons, se croisent quelques êtres en proie avec leurs démons intérieurs, leur solitude, leur folie... Leurs histoires se rejoignent parfois, pas toujours, se font écho... mais finalement chaque court chapitre pourrait se lire comme une nouvelle indépendante de la trame globale.

On retrouve chez Adeline Dieudonné un certain goût pour la férocité où se côtoient macabre et humour.

On ne lâche pas ce roman, tant on imagine une fin à la mesure de ces destins addictifs. On reste cependant sur un sentiment d'inachevé : on aimerait que les personnages soient mieux définis, et que le pari de la rencontre fortuite laisse place à un final plus collectif.