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LecteurOmniscient
Débutant

Il y a 4 mois | 104 vues

En morceaux

 Chapitre 1 : Ava


 

Parfois on se retrouve à un tournant dans nos vie. Pas un ou du jour au lendemain on a une montée de motivation et ou on se rend compte que la vie est un don. C'est le genre de tournant qui change toute une vie. Celui qui vous marque. Celui qui fait que la mort vous est enviable, que la vie n'est qu'une corvée dont vous voulez vite vous débarrasser.


 

C'est quelque chose qui s'impose à vous et qui débarque sans prévenir.  


 

On mange bien, on a un toit, on a notre famille toujours en vie, on a l'accès à l'éducation mais il manque quelque chose, une étincelle qui fera que vous pourrez vraiment profiter de tout cela.  


 

Il est 5h du matin et je n'arrive pas à me rendormir. Je pense souvent à ma vie, je me demande quand tout cela a commencé, quand ça a basculé mais j'ai l'impression d'avoir toujours été comme ça, sans âme, sans entrain, juste une coquille vide, un personnage secondaire de ma propre existence. Je jette un coup d'œil à l'heure sur mon téléphone et seulement 30 minutes se sont écoulées depuis la dernière fois que je l'ai consulté. Dans ces moments je ferme les yeux et j'essaie de ralentir mon esprit qui divague. Je repasse toute la journée dans ma tête et je me demande pourquoi j'ai dit bonjour et non bonsoir, quand j'ai répondu à ce garçon alors qu'il parlait à la personne derrière moi et d'un coup la honte m'envahit, comment je peux être autant stupide.  


 

Puis sans m'en rendre compte je me rendors mais le réveil vient m'arracher à ce court instant de sérénité. Je me sens déjà fatiguée, je traîne mon corps lourdement et vais me préparer. Quand je me lève, mon estomac se retourne contre moi et j'ai aucune envie de manger.  


 

J'attrape mon téléphone et vais attendre le bus pour aller au lycée.


 

Ma mère m'embrasse et me souhaite une bonne journée comme à son habitude mais je ne crois pas ressentir quelque chose en particulier. Pourtant je l'aime de tout mon cœur mais j'avais l'habitude du néant au fond de moi.  


 

Quand je franchis le portail du lycée, la CPE et les surveillants me sourient et je me contrains à le faire en retour. J'essaie de me remémorer quand étais la dernière fois que j'ai souris sincèrement à quelqu'un. J'ai l'impression d'être entourée d'hypocrites et que je le devenais aussi mais je ne peux pas me montrer sans mon masque. La vérité c'est que mon âme hurlait à l'intérieur, captive de je ne sais encore quoi. Je sens bien que quelque chose cloche chez moi, je suis en décalage par rapport aux autres, le monde avance et moi je le regarde avancer sur le bas côté. Mais je n'ai jamais rien dit à personne, je ne saurais pas quoi dire parce que comme je le dis techniquement je ne manque de rien.  


 

J'avance dans les couloirs pour me rendre à mon premier cours, je prends ma place habituelle, au premier rang. Je  n'ai jamais pensé à approcher les autres, rien que l'idée me terrorisait. Et les autres ne m'approchaient pas non plus. Du coup j'avais la table à moi toute seule et je m'en plaignais pas.  


 

À l'instant ou la professeur finit d'appeler tout le monde et est sur le point de commencer le cours, un élève entre. Je crois que je ne l'avais encore jamais vu, mais honnêtement, tous les jours je découvre de nouveaux visages dans ma classe. Je fais jamais réellement attention aux autres, en tout cas pas assez pour tous les reconnaître et puis je ne les ai jamais côtoyer pour les connaître. Mais celui-ci était bien un nouveau. Son regard balaie la salle, je crois il cherchait une place. Il me fait par vraiment d'impression mais je me demande pourquoi un élève viendrait au milieu de la dernière année de lycée. Mais je n'y prêtre pas plus attention, ça me concerne pas. Le nouveau scruta attentivement la classe et se dirige vers mon rang, je prie pour que ce soit pas vers moi mais mes prières sont vaines. Je ne sais pas trop comment réagir quand il tirait la chaise à ma droite parce  que toute la classe avait le regard tourné vers ma table, enfin notre table maintenant. C'est vrai, pourquoi avoir choisi cette place alors qu'il y en avait ailleurs, avec des camarades plus joviaux. Le moment paru durer une éternité, je devenais rouge, je le sentais. Je fais mine de continuer ma vie de mon côté et ne fais pas attention à lui.  


 

À peine rentrée chez moi, que je sautais déjà sur mon tas de révisions, surtout que le bac approchait. Mes parents ne voulaient que ma réussite scolaire et moi je pensais qu'à leur faire plaisir parce qu'il y a bien longtemps que je ne m'amusais plus à courir après les notes. C'est devenu une tâche, je ne le fais plus pour moi. Tout simplement parce que je ne sais plus rien à propos de moi.


 

Je prévoyais de passer mon week-end à réviser, j'ai rien de prévu, ma seule amie est une fille que j'ai rencontré au collège mais on est dans des lycées différents ce qui fait qu'on se voit que très rarement comme on est toutes les deux occupées avec les cours.