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ORjura
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Il y a 4 mois | 90 vues

Dans mon obscurité, de Valentin Musso

Emma, Ludivine et Zora, tour à tour narratrices, réussissent à convaincre le lecteur du danger imminent qui les guette, et dont ni elles ni lui ne peuvent soupçonner la véritable source.

Ludivine est une petite jeune fille à qui la vie sourit. Elle la croque tant qu’elle peut, au point d’oublier toute prudence malgré quelques éclairs fugaces de lucidité. Malgré aussi les alertes de son amie Solène sur l’aspect malsain de sa relation avec un nouvel arrivé au lycée. 

J’ai été touchée surtout par le personnage complexe d’Emma, toute de fragilité et de douceur... apparente. Elle perçoit des signes infimes auxquels personne ne prêterait sans doute attention et pense être harcelée, sans comprendre ni par qui ni pourquoi. Elle se demande même si ses peurs sont réelles ou imaginaires. Le lecteur se prend à gamberger pitoyablement avec elle, tout en sachant qu’il va forcément se passer quelque chose de grave.

« Un abandon vécu ou ressenti quand on est jeune crée une peur durable d'être à nouveau confronté à une séparation traumatisante ». (…) « Un sentiment bien pire et bien plus douloureux que la terreur me submerge : celui d’être une fois de plus seule au monde ».

Zora apparaît tardivement dans l’histoire et je ne dirai rien d’elle (pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découvrir), mis à part qu’elle dénoue des « affaires non résolues » …

« Dans mon obscurité » navigue dans des flots de pensées secrètes, parfois inavouables.  Elles peuvent conduire les personnages au pire cauchemar du fait d’un passé sans cesse sollicité par le présent.

Valentin Musso a ainsi tissé un bon thriller psychologique aux rebondissements poignants. Son écriture, sans fioriture inutile, soutient pleinement la tension.