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Seshat
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Il y a 4 mois | 46 vues

Mes sœurs, n’aimez pas les marins de Grégory Nicolas

Perrine Mahé est mariée à François Cadoret. Elle vit une période très heureuse après son mariage et avant le départ de son mari en mer. Elle sait que la vie sera difficile. Sa mère l’a prévenue. Son père Job s’est perdu dans l’Atlantique Nord, lors d’une campagne de pêche en 1929. Elle se souvient du chagrin et de la solitude de sa mère. Elle travaillait à l’usine de conserverie de poissons. Mais la vie ne s’arrête pas et il faut vivre.
François part comme terre-neuvas. La vie n’est pas luxueuse, Perrine travaille à la conserverie. Tout se passe bien chaque fois que son mari rentre de campagne. Malheureusement, la dernière lui est fatale. Jean, son fils a trois ans lorsque son père périt en mer.
En 1942, Jean a 16 ans. Et ce qu’elle redoute va arriver. Le 3 septembre, Jean prend la mer. L’appel du large est le plus fort. Il va donc naviguer comme mousse sur le Mutin pour apprendre le métier.
En 1943, il vit les bombardements des anglais en mer. Les avions de la Royal Air Force détruisent les navires et les marins. Les jeunes doivent partir pour le travail obligatoire en Allemagne. Jean se réjouit d’avoir du travail et de pouvoir y échapper. En mer, Jean rédige des lettres pour sa mère. Il l’informe de tout ce qui se passe à bord, des anecdotes et de ses états d’âme. C’est plus facile d’écrire. Il lui remet les lettres lors de ses escales à terre. On parle peu dans ce monde de souffrance.

Un jour, le Mutin est arrêté par les allemands pour non respect du couvre-feu. Un brouillard intense a obligé l’équipage à naviguer le soir pour tenter de retrouver le port. Puis le bateau et l’équipage feront un court séjour en Angleterre pour la bonne cause.
En 1944, le patron du bateau est réquisitionné. Jean navigue alors sur d’autres navires.
Il va rencontrer Paulette. Son père est chef d’entreprise. Deux milieux très différents. Elle est habituée au confort. Mais elle s’en moque. Ses sentiments pour Jean sont très forts et ils se marient. Paulette découvre alors réellement Jean et son travail. Un jour, il lui annonce qu’il part pour un an sur un bateau de navire marchande. Il a toujours rêvé de voyager et de profiter de la mer. Paulette ne comprend pas cet égoïsme. Elle le prend très mal.
Pourquoi ne pas lui en avoir parlé avant ? Que va t’elle faire ? Que leur réserve la vie ?

Un très beau roman sur la vraie vie qui nous fait découvrir ce monde de labeur, d’attente, d’amour et de chagrin. Tous les sujets y sont abordés de façon très agréable. Le problème des veuves, des orphelins, le chômage qui frappe les femmes et les relations entre membres d’une même famille que la vie endurcit.
Les femmes doivent être fortes et ne compter que sur elles mêmes. Les anniversaires, les naissances ne sont pas des priorités face à un travail qui envahit tout. L’espoir aide à surmonter les longues absences et les différentes étapes de la vie.

J’ai beaucoup apprécié ce livre et la description de ce monde réel, méconnu, dont on parle peu, mais qui porte des belles valeurs. Très agréable à lire. Un grand bol d’air et d’embruns ! À découvrir !

Grégory Nicolas est né en Bretagne en 1984.

 


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