Norferville de Franck Thilliez

Une histoire qui nous emmène au bout du monde, à Norferville dans le Grand Nord québécois, une bourgade minière balayé par son méchant blizzard et des températures extrêmes. Les hommes doivent survivre jusqu’à moins 50°. Un lieu où une jeune française est retrouvée sauvagement assassinée près d’une réserve autochtone. Léonie Rock, une flic métisse  est chargée de l’enquête. Cette dernière est alors contrainte de renouer avec cet endroit coupé de tout où elle est née et où, adolescente, trois inconnus l'ont violée. Un retour vers son enfer, alors que les températures frôlent les -20°C. Elle doit aussi composer avec l’arrivée du père de la victime, Teddy Schaffran, détective privé et criminologue à Lyon, bien décidé à élucider le meurtre…

Enfilez votre doudoune et vos moufles, Thilliez nous embarque sur des terres sauvages et redoutées. Un lieu figé dans les glaces, un décor verglacé, lugubre et inquiétant. Parfait pour un polar qui fait froid dans le dos. Mais sans surenchère horrifique,  avec un retour aux fondamentaux du roman policier, l’auteur nous donne à voir une autre facette de son immense talent. Au cœur de cette intrigue que je ne peux dévoilée, il y a deux personnages cabossés, une sorte de profiler français et une flic canadienne au passé douloureux.  Un récit qui met en scène la violence des hommes autant que les croyances ancestrales. L’auteur apporte ce supplément d’âme, sa belle humanité, quand il décrit la rudesse de la vie dans des contrées lointaines et hostiles et du sort réservé au peuple autochtone, des femmes tout particulièrement. Il distille au fil des pages un sentiment de frayeur, une atmosphère oppressante dans un univers sombre et glaçant. Il est toutefois impossible de lâcher ce roman avant son dénouement. L’auteur rend hommage aux habitants de Norferville et aux jeunes femmes victimes de violence. Franck Thilliez signe un thriller très maîtrisé, aussi passionnant que redoutable. Excellent.