Nuages, de J Personne

Que faisons-nous de nos rêves de gosse lorsque nous devenons adultes, soumis aux contraintes et au stress de nos vies modernes ? C'est cette question à laquelle J Personne nous invite à réfléchir dans ce roman graphique. 

Depuis qu'il est petit, Léo nourrit le rêve de voler un jour. Un rêve qui ne le quittera pas, épaulé à chaque moment clé de son existence par un super héros, sorte d'alter ego qui lui donne du courage quand le ciel s'obscurcit. On suit ainsi Léo de l'enfance au soir de sa vie, ses rencontres, ses rêves, ses choix... Mais aussi son lot de désillusions.

Ce récit introspectif est marqué par une profonde mélancolie, celle du temps qui passe et des petits renoncements que la vie nous impose ou que l'on fait, par crainte d'oser ou par procrastination. En soit, c'est une invitation à aller de l'avant, à ne pas perdre de vue nos objectifs avant que nos propres enfants ou petits-enfants ne nous les renvoient à la face. 

La lecture de ce livre m'a fait penser à ces vers de Pink Floyd : "Tired of lying in the sunshine, staying home to watch the rain/You are young and life is long and there is time to kill today/And then one day you find ten years have got behind you/No one told you when to run, you missed the starting gun" (Time). 

Si le propos et la réflexion nous secouent, le sujet est traité avec beaucoup de douceur par un dessin très aérien (ces vues de ciel nuageux !), des couleurs pastels et un graphisme parfois psychédélique.

Sans être le roman graphique de l'année, Nuages pourrait être une belle réussite. "Pourrait" seulement en raison l'une relecture bâclée qui a laissé passer de nombreuses fautes de conjugaison ou d'orthographe (cf ma photo d'illustration). Dommage...