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Il y a 4 mois | 78 vues

TERRES D'AUTOMNE 'Franck Bouysse

Sa jolie couverture en carton bis dotée d’un paysage croqué à l’encre carminée nous promet un voyage, celui de cette collection « Versant intime »  qui recueille les propos d’auteur.e.s illustres sur leur rapport viscéral à la Nature dans leur processus d’écriture. Franck Bouysse répond à Fabrice Lardreau. 

Dans cet entretien, il se dévoile, avec la verve éblouissante qu’on lui connaît dans ces œuvres. Il délivre avec autant de passion que d’humilité combien cette immersion imprègne son travail quotidien ,lui qui est retourné dans sa Corrèze natale après avoir voulu prendre de la distance avec son milieu d’origine.

Structurées par les questions pertinentes de Lardreau, ces 106 pages déroulent une superbe balade littéraire depuis l’adolescence de Bouysse, là où il découvre Homère, Shakespeare et Faulkner, « des auteurs vers lesquels il revient constamment , qui constitue son podium littéraire:« Ces trois écrivains ont une force poétique inouïe et parviennent à creuser les passions humaines de manière très universelle et intemporelle ».Il nous confie comment, en s’oubliant, on naît auteur, conteur, passeur d’histoires et d’émotions , des lignes de forces générant littérature: »creuser l’humain, ne pas s’en tenir à la surfaces des choses, ne pas raconter ses petites affaires,  histoires de sexe, de cœur et de quotidien, mais plutôt puiser en soi. Pour mener à bien cette plongée dans la psyché humaine, il faut prendre de la distance et éviter de se raconter, passer par le biais du romanesque. Le roman, à travers des personnages, des situations, à travers aussi la terre, révèle des facettes de l’humain. C’est souvent un processus inconscient, mais je crois qu’il n’y a qu’un moyen pour s’y frotter : S’OUBLIER. Si on ne s’absente pas, on ne racontera rien de profond-tout comme le lecteur doit s’absenter lorsqu’il lit. » Et je dois dire que je me suis beaucoup absenter en lisant TERRES D’AUTOMNE, au point d’en boire les mots comme perles de rosée, assoiffée d’en savoir beaucoup sur cet homme issu du monde rural qui étreint nos émotions et s’inscrit dans la transmission : » L’homme a besoin de construire des mythes, mais à sa mesure. Je viens d’un monde de secrets qui constitue un formidable terreau pour l’imagination, l’invention. »

Des terreaux, Bouysse en a bien d’autres , les première et seconde guerre mondiales, l’Amérique, comme il a d’autres cordes à son arc, la BD (Eté brûlant à Saint-Allaire, Glaise) .Des références, aussi, il n’est pas avare de les  citer, c’est un vrai festival de titres  et je vais me procurer « Le Pays d’en haut » de Marie-Hélène Lafon , dans cette même collection.

Ma chronique ne fait qu’effleurer la personnalité foisonnante et authentique de Bouysse. Il se dit un peu sauvage, pour moi, il est profond et fascinant. A vous de le rencontrer .

Et le LIRE dans :

*Grossir le ciel

*Né d’aucune femme

*Buveurs de vent

*L’Homme peuplé

*Trilogie H : Le Mystère H- Lhondres ou les Ruelles sans -La Huitième Lettre,

Ce joli recueil se termine avec 5 extraits de lecture qui ont marqué le parcours de Bouysse. TERRES D'AUTOMNE, une parenthèse enchantée et une découverte gratifiante de la collection. Je vais conserver ce livre dans ma bibliothèque.

Merci au forum et à Nathalie pour ce prix délivré dans un challenge.👍❤️


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