Retour
visuel principal de la chronique
TOFPOLAR
Légende

Il y a 3 mois | 166 vues

La gifle de Christos Tsiolkas

Melbourne. C’est une belle journée d'été dans une banlieue résidentielle, famille et amis ont organisé un barbecue, de la nourriture grecque et indienne, du vin et de la bière en quantité, de la musique et des gens de tous les âges. Alors que les enfants entament une partie de cricket, une dispute éclate qui dégénère en bagarre. C'est alors qu'Harry, un adulte, gifle un enfant de quatre ans, Hugo. Un incident qui va créer une onde de choc parmi les invités et provoquer une série d'événements explosifs…

Il est assez rare de saluer un talentueux romancier australien. Ce roman du sulfureux Christos Tsiolkas a choqué ou emballé des milliers de lecteurs en son pays. Un récit coup de poing, une claque magistrale. J’aime particulièrement ce genre littéraire qui  bouscule, qui ne s’encombre pas de discours lénifiants pour mieux nous sauter à la gorge, pour finir sonner par ce roman aussi magistral, éclairé, souvent dérangeant. Un ouvrage qui me rappelle un excellent roman d’Hubert Selby Junior. L’auteur nous emporte dans l'intimité de familles ou souffle une furieuse hostilité envers les étrangers, torpillées par l'alcool et la drogue, déboussolées face aux brassages raciaux dont l'Australie est aujourd'hui le théâtre. Impitoyable. Il révèle l'intimité, les fêlures, les points de vue et les petits secrets, décortique la personnalité de ses principaux acteurs avec la précision du scalpel. Un premier roman qui pulvérise les mythes de l'Australie, un regard acerbe, un tableau très sombre mais plein d’humanité sur une société australienne multiculturelle. Un roman à la fois violent et d’une infinie tendresse, un roman comme un cataclysme, un succès mondial, excellent !

Cet excellent roman est disponible en poche aux Editions 10/18.