Nouvelle

Titre : Un homme de ce monde

Ce matin, on m’a annoncé que j’étais mort, quelle drôle de chose que la mort, je n’y avais jamais pensé car je refusais cette idée et aussi je ne voulais surtout pas y penser.

On m’avait dit que la mort est une fin, qu’il n’y a rien après alors j’ai cru ce que l’on m’avait dit, il ne devait rien y avoir après.

Quelle surprise, j’ai beau essayer de faire le mort, j’ai beau essayer de n’être plus rien mais maintenant j’ai des doutes. Sans mes yeux, je vois. Sans mes oreilles, j’entends. Sans mes jambes, je me déplace. Sans mon nez, je sens. Sans mon cerveau, j’analyse ce qui m’arrive et ce qui ce passe autour de moi où plutôt, non pas autour de moi, mais lorsque je me sens entouré par ceux qui m’ont aimé et qui souffre de mon départ. Ils pensent si fort à moi, ils souffrent tellement de mon départ qu’ils m’attirent à eux et moi aussi je souffre de la peine que je leur inflige bien malgré moi, je souffre de voir les larmes couler de leurs yeux.

Ils disent que je suis mort parce qu’ils ne me voient plus ; pourtant je suis là. Mon corps est peut être éthéré, transparent à leurs yeux mais moi, je suis là. C’est une telle tristesse de ne pas pouvoir me faire reconnaître, de ne pas pouvoir les entourer de tout mon amour, de ne pas pouvoir les rassurer sur mon sort. C’est comme s’ils étaient tous devenus aveugles, ils ne me voient plus.

Ils disent que je suis mort parce qu’ils ne m’entendent plus ; pourtant je leur parle. Je m’exprime, je hurle ma présence, je crie ma présence mais aucun son audible ne sort de ma bouche, il n’y a que mon mental qui s’exprime maintenant. Je vois bien que mes mots n’atteignent pas leurs oreilles, c’est comme s’ils étaient tous devenus sourds, ils ne m’entendent plus.

Comment leur dire que la mort n’existe pas, que c’est juste un changement de perception.

Comment leur dire que la mort n’existe pas, que les liens d’amour sont toujours là, que je souhaite leur bonheur.

Comment leur dire que la mort n’existe pas, que je suis si heureux d’être toujours vivant.

Ma fin a été longue, mes douleurs physiques ont été pénibles, ma peur a été immense. Mon chagrin a été épouvantable, chagrin de perdre ma vie, chagrin de perdre mes très proches, chagrin de ne pas avoir dit tout ce que j’aurais aimé leur dire encore, chagrin de ne pas leur avoir dit toute l’importance qu’ils avaient pour moi, chagrin de ne pas leur avoir avoué tout l’amour que je leur portais.

J’ai quitté ce corps bien malgré moi alors je vous demande mille fois votre pardon. Pardonnez-moi pour le chagrin que je vous provoque, pardonnez-moi pour mon absence, pardonnez-moi d’être mort.

Un jour, vous aussi, vous saurez que la mort n’existe pas. Nous nous retrouverons, j’en suis sûr. En attendant, je vais continuer mon chemin, mon histoire. Je veillerai sur vous de tout mon amour et ne vous oublierai jamais.

Je vous aime, à bientôt !

Signature : Un homme d’un autre monde.