LA THEORIE GAÏA (Maxime Chattam)

Gaïa, déesse de la Terre liée au mythe de la fécondité qui apparaît statufiée depuis la préhistoire,  trouve une place centrale dans le thriller de Chattam avec l’évocation d’une théorie portant son nom. L’auteur fait référence aux hypothèses de Lovelock pour greffer toute une machinerie fictionnelle et broder sur l’idée que les êtres vivants interfèrent sur la totalité de la planète qui possèderait quant à elle des mécanismes internes pour s’autoréguler de façon « consciente ». 

L’humanité serait-elle son propre virus ? 

C’est une question alarmante dont Chattam va faire une dystopie alarmiste, campant dans un monde secoué par les séismes climatologiques et politico-sociologiques, un trio de chercheurs, Peter et Emma De Vonck, Ben, le frère d’Emma dans une expédition de contrôle sous l’égide de la Communauté Européenne. C’est du moins ce qui apparaît au début de leur mission qui se déroule pour l’une au Pic du Midi (Ben et Peter), pour l’autre sur l’île de Fatu Hiva dans les Marquises. Très vite, on comprend que les choses sont bien plus compliquées et que derrière , se cache un projet diabolique, le projet GERIC. Des manipulations génétiques se trament sous couvert de travaux scientifiques, pour explorer autant que manipuler les déviances criminelles , mais dans quel but ? L’effroi monte crescendo au fil des chapitres que cela soit sur les crêtes des Pyrénées ou les côtes polynésiennes, mais aussi dans les coulisses malsaines des pouvoirs politiques. 

Ce thriller met en place des rouages qui ébranlent puisqu’il tire son intrigue de réalités factuelles qu’il tricote à l’ombre de pseudos théories. Difficile pour le lecteur de rester à la marge d’une utopie catastrophiste, de se dire que ce n’est que fiction…c’est sans doute là le talent de Maxime Chattam. En tout cas, c’est sciemment orchestré !

La théorie Gaïa (2008) fait partie du « Cycle de l’Homme et de la Vérité » au même titre que « Les arcanes du chaos »(2006), « Prédateurs » (2007) et « La promesse des ténèbres » (2009). C’est mon premier « Chattam »(je suis peu portée sur les thrillers sanglants) qu’un plouf ! plouf ! Day a eu la chance de m’offrir, le sujet me tentait et je l’ai apprécié .  L’intrigue s’avère être une belle ingénierie d’écriture documentée, dans laquelle s’infiltrent des personnages crédibles, on est facilement embarqué, parfois trop, Chattam m’a donné l’impression de ne pas savoir s’arrêter dans les rebondissements et l’implication des arcanes politiques en terme d’espionnage et de trahison (L’épilogue ?). J’en ressors avec un sentiment mitigé.

Merci pour cette découverte dont on ne ressort pas indemne. Juste cette petite citation, extraite du journal de bord du docteur Grohm (un des personnages fictifs) : « …la violence engendre la violence, on ne peut pas toujours la fuir, au risque de devenir acculé et de disparaître. Même si certains hommes ne montrent pas un caractère particulièrement guerrier, l’humanité devra donc s’adapter ou périr sous les assauts d’un petit nombre ; notre taux d’agressivité montera inéluctablement, une réponse évolutive pour conforter notre sécurité individuelle. »

Quand on regarde en ce moment autour de soi, ça fait réfléchir, non ?

Merci aux propositions de Nathalie pour les plouf! plouf! Day, ils donnent l'opportunité de découvrir d'autres sujets et genres littéraires.👍❤️C'est une des richesses de ce forum.