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Seshat
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Il y a 3 mois | 447 vues

Le courage des lâches de Wendall Utroi

Nous sommes en 1931 dans les corons proche de Lens et Lievin. Les hommes travaillent dans les mines et les femmes sont souvent veuves très tôt. Beaucoup de polonais travaillent dans les mines. Radek Lewandowski est né en 1921 à Krakov. Il parle très mal le français. Monsieur Leblanc, l’instituteur, l’accueille dans sa classe. L’accueil n’est pas chaleureux.
Pierre est chargé de délivrer des fournitures à Radek et de l’aider à apprendre le français. Pierre est un grand solitaire, très timide. Il est perturbé par cette mission et n’apprécie pas cette décision.
Les polonais sont arrivés dans le nord de la France pour travailler dans les mines. Mais les habitants sont assez hostiles à leur embauche. Le travail s’avère difficile.
Radek est installé avec sa mère et son jeune frère dans une masure aux conditions insalubres. Très vite, la solidarité des collégiens, Gontran, Pierre et Auguste va leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie. Radek apprend vite et fait des progrès considérables en français. La fin de l’année scolaire approche et tous réussissent le certificat d’études, sauf Radek qui n’en prend pas ombrage. Une amitié sincère et solide s’installe entre eux et Ewa, la mère de Radek. Cette équipe de copains soudés va tenter de trouver du travail.
En 1936, c’est l’arrivée du front populaire et …… des grèves. Les mines cessent leur activité. Après l’espoir, la déconvenue. Chacun des enfants trouve du travail. La vie s’organise et ils se réservent des moments privilégiés pour se retrouver.
Radek annonce alors qu’il quitte la France. Sa mère souhaite rejoindre son père en Pologne. Il est atteint de silicose à cause de son travail à la mine. Après l’intervention de la bande et leur solidarité, Radek reste en France selon son souhait. Il conserve son emploi chez un garagiste où il excelle.
En septembre 1939, l’Allemagne envahit la Pologne. La France déclare la guerre à l’Allemagne. Très vite les événements se précipitent. Radek va culpabiliser. Avec la camionnette qu’il a retapée, la bande décide de fuir et de prendre la direction de Paris. Les files de convois jalonnent les routes. Les avions allemands larguent des bombes sur les fuyards. La mort rode partout. Des blessés et des morts jonchent les routes.
Auguste, le frère d’Eugenie, qui est partie avec eux, va décéder de ses blessures alors qu’il sauvait un bébé dont le landau gisait sur la route. Il est mort en héros, mais tous sont terriblement choqués et prennent conscience qu’ils viennent de perdre leur innocence. Ils sont maintenant dans la dureté de la guerre.
Ils vont trouver refuge dans le Vercors. La tante d’Eugenie qui vit dans une ferme va les héberger. Ils participent aux travaux de la ferme. Tout est calme jusqu’au moment où les allemands envahissent la région, y compris les zones montagneuses du Vercors. La résistance s’organise et la bande de copains participe à différentes missions.
Que vont-ils devenir ? Pierre pourra t’il réaliser son souhait ? Que va devenir Thomas, l’enfant qui a été sauvé de la mort ? 
Superbe roman sur l’insouciance de l’enfance et la traversée difficile de cette période violente. C’est une très belle histoire d’amitié, d’amour, de courage, de lâcheté et de vengeance. C’est aussi le passage de la nonchalance à l’âge adulte auquel ils n’étaient pas préparé. Et puis, la guerre avec ses horreurs, ses orphelins, … Des chemins de vie se dessinent et ce ne sont pas forcément ceux dont ils avaient rêvé.
Un excellent livre qui permet de ne pas oublier l’histoire à travers le destin de jeunes adolescents, très vite confrontés à la violence et à la mort.
Une lecture agréable et distrayante sur des sujets graves.
À découvrir !


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