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Il y a 2 mois | 70 vues

La cuisinière des Kennedy de Valérie Paturaud

Marseille 1907 - Un paquet déposé sur le parvis de l’église à Marseille, un jour de très grand froid et de neige sera récupéré par Alcide, le bedeau. Il s’agit d’une petite fille. Elle est transportée à l’hôtel Dieu et prise en charge par la sage femme. Le 2 décembre, ce bébé devient Andrée Leufroy, née de parents inconnus. La famille d’Andrée devient l’assistance publique. Elle porte le numéro 18603. Elle est baptisée dans la religion catholique. Andrée est accueillie dans différentes familles et fermes situées dans la Drôme. Elle est curieuse d’apprendre et très aimable. Elle s’intègre rapidement et va à l’école. Elle est timide mais va évoluer au contact des familles où elle est très bien accueillie et bien traitée.
Le 1er août 1914, le tocsin sonne. Les hommes partent à la guerre. Le travail ne manque pas. Elle apprend la cuisine, la culture des produits et se voit confier la réalisation des repas. Sa cuisine de qualité va se propager dans les villages.
En 1927, Andrée se marie. Elle fait ses preuves au café restaurant de la poste, propriété de Leopold, son mari. Ils ont une fille dénommée Madeleine. L’arrivée de Madeleine va envenimer les relations dans le couple. Andrée consulte les offres d’emploi et rejoint Lyon pour travailler avec la mère Fillioux, une figure lyonnaise. Puis arrive la guerre. Andrée perd son poste. Mais elle est recommandée dans les grandes familles lyonnaises chez lesquelles elle va travailler : Berliet, Lumière. Elle rejoint ensuite le sud de la France où se situent les maisons de villégiature de Gallimard, Albert Camus et Helen et Fred Rogers. Elle n’oublie pas Venterol où sont restés Leopold et Madeleine.
Lorsque les Rogers rejoignent leur appartement de New York, ils proposent à Andrée de l’emmener. Elle est ravie de découvrir cette ville qu’elle ne connaît qu’à travers les magazines : le bruit, la ville, le monde, les taxis et les somptueux appartements. Elle se familiarise avec le personnel new-yorkais des Rogers. Au gré des rencontres et à l’occasion d’un voyage en Europe, Helen qui est très proche de Rose Kennedy, lui propose Andrée comme cuisinière. Rose qui a eu l’occasion de l’apprécier est ravie. Andrée découvre la maison de Hyannis Port où elle officie et celle de Palm Beach, la maison de vacances des Kennedy.
Andrée va assister aux différents événements qui vont jalonner la vie de la famille Kennedy. Les opérations chirurgicales de Jack Kennedy, les déboires de sa femme Jackie face à la grossesse. Andrée est admirative de l’attitude et de l’énergie de Rose, qui dirige la famille avec rigueur, malgré les épreuves terribles qu’elle subit. Elle assiste à la situation politique du pays et notamment aux divergences entre Joe et Jack. Puis arrivent les préparatifs pour l’élection de Jack comme Président des États Unis.
Madeleine a eu un fils prénommé André. La grand mère culpabilise en raison de son éloignement. Elle l’aide financièrement mais la présence de l’enfant lui manque. Elle s’y rend lors de ses congés qui deviennent rares en raison de nombreux événements au sein de la famille Kennedy.
Il y aura l’assassinat de John, les élections de Ted et Bobby comme sénateurs, puis la guerre du Vietnam, la révolte de la population noire, l’accident d’avion de Ted, l’assassinat de Martin Luther King, …. Rose Kennedy s’investit dans les actions politiques pour soutenir ses fils, malgré les difficiles épreuves vécues.
Andrée travaille beaucoup entourée des petits enfants de Rose. Elle est très intégrée au sein de la famille et tout le monde l’adore.
Quel fin de vie pour Andrée ? 
C’est un excellent roman qui relate le parcours d’une femme dont la réussite n’était pas acquise. Elle a surmonté les écueils, même si son enfance se rappelle toujours à son souvenir. Elle a surmonté avec horreur son handicap grâce à la qualité de son travail. Une vraie professionnelle qui a su rester simple et a exporté la cuisine française aux États Unis.
Sa vie de mère est peut être la seule ombre au tableau. Pour vivre sa passion, elle va délaisser sa fille qui n’a jamais voulu la rejoindre.
Un bel exemple de vie, de courage féroce, une très forte personnalité et un intérêt sans cesse grandissant pour son métier de cuisinière.
J’ai beaucoup aimé ce destin de femme, forgée à la force du poignet, qui nous permet de revivre l’histoire des États Unis du XXe siècle.
Un très beau moment de lecture enrichissant. A découvrir !

Valerie Patureau est installée dans la Drôme. C’est son deuxième roman.


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