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Légende

Il y a 1 mois | 86 vues

L’Homme de Lewis (Peter May)

L’Opus 2 de la trilogie Ecossaise de Peter May ouvre ses pages sur une nouvelle découverte de cadavre : un homme a la peau brune comme un vieux cuir émerge de la tourbe. Depuis combien  de temps cette momie des tourbières est-elle là ?  Qui lui a tranché la gorge et asséné plusieurs coups de couteau dans la poitrine ? Sa dépouille doit-elle être confiée à des archéologues ou à la police de Lewis ? 

 L’autopsie du  professeur Mulgrew  délivre la réponse  grâce à un tatouage d’Elvis Presley  et une plaque de métal fixée au crâne pour protéger le cerveau .  Le meurtre a eu lieu en 1964. Dès lors, Fin Mcleod qui n’est plus inspecteur de police va épauler Georges Gunn pour élucider cette affaire.

C’est au travers des souvenirs confus du vieux Tormod Macdonald, père de Marseili, l’amour de jeunesse de Fin, que l’histoire avance des indices avant que les deux enquêteurs ne les découvrent vraiment. La maladie d’Alzheimer dont celui-ci est frappé sème le doute, c’est un vrai jeu de cache-cache qui retient le lecteur et dévoile un pan de passé terrible et douloureux pour les « homers », ces enfants dont personne ne voulaient, parachutés dans l’archipel des Hébrides,  à l’Ouest de l’Ecosse.

Ces îles furent utilisées par l’église catholique jusque dans les années 1960/70  pour « accueillir » les homers, des orphelins catholiques n’ayant pas été adoptés et qui étaient alors exilés de force sur les îles Hébrides extérieures, se voyant ,au passage, spoliés de leur identité (seul le prénom était conservé mais en langue gaélique).  Ces enfants servaient de main d’œuvre servile et bon marché aux familles d’accueil. Cette pratique visait également à peupler et limiter les mariages consanguins des paroisses très isolées.

La véritable histoire de Tormod se déroule sur l’île d’Eriskay dans les Hébrides extérieures . Son destin tragique m’a émue et révoltée car au-delà de la fiction, on prend conscience de la réalité terrible du sort de ces enfants aux mains de l’Eglise Catholique, cela fait tout juste 54 ans ! Plus que l’enquête elle-même, c’est l’errance psychologique de Tormod dans l’évocation de sa vie qui m’a touchée par sa  sincérité. Un personnage, très attachant  et une plongée dépaysante dans des terres éloignées de tout, au climat rude, une atmosphère de circonstance pour les recherches de Fin et Gunn.

Dès ce soir, j’attaque l’opus 3 : Le braconnier du lac perdu .❤️❤️❤️