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Légende

Il y a 1 mois | 70 vues

Le Braconnier du lac Perdu.

Opus final de la trilogie écossaise, « Le braconnier du lac perdu » plonge Fin Macleod dans les remous nostalgiques de son adolescence sur l’île de Lewis. Cet homme cabossé par la vie va affronter son propre passé, renouer avec Whistler, le plus brillant de ses copains,  pour résoudre une nouvelle enquête dont les circonstances sont extrêmement mystérieuses. Et comme dans « L’homme de Lewis », c’est la tourbe qui met à jour ce qui a disparu depuis dix-sept ans. Plus précisément, une poussée tourbière qui a chassé toute l’eau d’un loch, en une nuit d’orage, révélant un petit avion rouge avec à son bord un cadavre. 

Si Fin pense savoir qu’il s’agit de Roddy Mackenzie, Whistler prend peur. Quand l’autopsie acte un assassinat, la disparition de leur ami qui avait mobilisé tous les journaux des semaines durant il y a dix-sept ans devient une scène de crime, pour laquelle Fin ne peut plus faire valoir ses compétences : il n’est plus dans la police, mais engagé par Kenny John Maclean pour traquer les braconniers qui pillent les eaux sauvages des zones de pêche.

Dès lors, Peter May embarque le lecteur dans de nombreux flash-back nourrissant l’intrigue autour d’Amran, ex-Solas, le groupe musical qui a été la bande son de l’adolescence de Fin. Chaque personnage campé avec justesse,  renvoie au caractère propre aux insulaires , durs au travail, quelquefois injustes, cruels, parfois même violents, mais malgré tout, terriblement bouleversants et attachants. Rongés par leur passé, chacun d'entre eux est à la recherche d’un présent ou d'un futur plus réconfortants. Les amitiés, les inimitiés s’imbriquent pour peu à peu faire surgir une vérité hallucinante.

J’ai trouvé que ce dernier opus fait encore plus,  la part belle à une Ecosse mystérieuse, âpre, parfois archaïque dans ses rites ancestraux,  presque inhospitalière dans certains chapitres, c’est très prenant, voire envoûtant. Les descriptions de paysages, les portraits des protagonistes engendrent un climat narratif oppressant, l’auteur nous invite à un voyage saisissant entre Nature sauvage et nature humaine.

Et puis il y a les femmes, les amours de Fin. Le retour vers le passé le confronte à Marsaili qui hante toute son existence, Mairead à la voix pure qui marque ses premières années d'homme, Mona dont l'a séparé pour toujours la mort tragique de leur jeune fils Robbie. Et bientôt la jeune Anna, fille de Whistler qu’il prendra sous son aile…

Cette trilogie m’a passionnée. L'écriture de Peter May est fluide tout en étant riche , elle m’a tenue en haleine jusqu'au bout. N’hésitez pas !