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mariefd
Légende

Il y a 1 mois | 41 vues

"Contes d'amour, de folie et de mort" d'Horacio Quiroga, 2000

C'est une parution qui n'est pas récente (2000), mais les récits qu’elle propose m'ont permis de connaître cet auteur uruguayen (1878-1937) qui a été considéré comme le maître de la nouvelle latino-américaine, comparé à Maupassant pour les influences post-naturalistes et à Villiers de l'Adam pour l’inspiration de la cruauté. Le thème de la forêt se trouve souvent au cœur de ses œuvres ( "Anaconda", "Le dévoreur  d'hommes", "Lettres d'un chasseur", "Contes de la forêt vierge") pour ce qu'elle sous-entend de mystère, violence et folie: il  a découvert la jungle  en tant que photographe, passionné par  l'exploration des ruines jésuites, puis y a acquis plusieurs hectares et s'y est installé avec sa famille. Là, il a construit sa place pour l'écriture et la photographie dont il était passionné.

Dans ces "Contes d'amour, de folie et de mort", on y retrouve cette inclémence de la forêt autant que la force dévastatrice d'un torrent en crue, la violence aussi bien animale qu'humaine (à travers, par exemple, de l'étude du comportement humain dans des circonstances extrêmes).... Enfants monstrueux, maladies dévorantes, luttes puissantes et désespérées, tout concourt à nous entraîner vers des "hallucinations fantastiques".

Avec un sens du rythme et du suspens, l'omniprésence de la mort, la personnification des animaux en regard avec la déshumanisation des hommes, Quiroga nous entraîne vers des perspectives vertigineuses dans l'horreur réaliste ou fantastique, sans laisser de côté une part de drôlerie.

"On ne raconte pas ces histoires courtes, désespérées et puissantes. Mais lorsqu'on les a lues une fois, on ne peut plus les oublier" Télérama