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Il y a 21 jours | 64 vues

Il neige sur le pianiste de C. Hunzinger - Rentrée littéraire 2024

Un soir de première neige, loin de tout, une vieille romancière enracinée dans sa forêt reçoit la visite d'un pianiste, voyageur planétaire, connu pour ses interprétations de Jean-Sébastien Bach. Ils ne s'étaient jamais vus. Il était prévu qu'il ne resterait qu'un soir, mais la romancière n'a pas du tout envie de le laisser repartir. Comme la neige n'en finit pas de tomber et qu'il y a un Steinway sur place, elle va le séquestrer dix jours et onze nuits. Fascinée et captivée par ce personnage, le soir du troisième jour, elle ajoute quelques gouttes de plus au somnifère qu'il lui demande pour se remettre de son décalage horaire.

Le même soir que le pianiste était arrivé un petit renard en très mauvaise forme. La romancière le soigne et le sauve. Observer chaque soir cet extraordinaire petit renard devient une sorte de rite, et les rites, se dit-elle, sont là pour remettre de l’ordre dans le monde… 

 Cette lecture est un enchantement, un roman comme un rêve ou on se laisse emporté par le vivant. Portée par une plume poétique, un récit élégant et rusé sur la beauté de la musique et de la nature. L’auteure nous invite à soigner le monde, grâce à un pianiste et surtout un renard. Et il est aussi question de deux amours entre le jour et la nuit. Hunzinger aborde avec pertinence des thèmes comme celui de la vie qui fuit, du désir, de la nature qui suffoque.

 Elle a l'art et la finesse de traquer la raison chez l'animal,  cette animalité qui pourrait sauver les hommes.  La narratrice observe, ressent, note et compose une mélodie de la nature. Elle accueille chez elle un pianiste pour lequel elle développe une fascination. Durant une petite semaine, ce couple étrange échange, discute, compose une forme de romance, ode à la nature et à l'art. Ce roman reprend de belles idées, le respect du vivant, l'esprit sauvage de la forêt, vivre de peu et s’émerveiller. Une belle réflexion sur l’état de nos âmes dans un monde en déconnexion avec soi-même et la nature. Un roman subtil et inspirant, une parenthèse intemporelle et décalée. Le monde resplendit. Très belle rentrée !

 


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