La proie et la meute de Simon François

"Dans un petit village du centre de la France, entre champs et forêts, quelques fermes isolées subsistent grâce qui à une usine, un abattoir de poulets où travaille la quasi-totalité des habitants. Sauf Romain, le marginal, l’homme à tout faire, affligé d’un bec de lièvre qui lui vaut le surnom de « Lapin  ». Romain, aussi habile dans les arbres où il aime bâtir des cabanes que les pieds dans la rivière où il pêche, loin du monde, loin du village qui l’a toujours tenu à l’écart et exerce contre lui une sourde violence."
Depuis son enfance, le géant blond est épris de Solène, l’actuelle maire de la bourgade. Alors quand cette dernière disparaît, mêlée malgré elle à une sombre histoire d’enfouissement illégal de déchets, c’est le soleil de Romain qui s’éteint brutalement. Il reste la vengeance…

 Ce deuxième roman de Simon François est un vrai bijou. Un superbe roman noir, un « rural sombre » aussi beau que douloureux. L’auteur dresse un portrait sans retouche d’un village rongé par la bêtise et l’appât du gain, ou des dégénérés aux fantasmes inquiétants, du paysan à l’héritier de la cheffe d’entreprise font régnés leurs lois, se croyant plus malins que les autres. Un enfer ou tente de survivre deux personnages remarquables épris de justice, mais qui sont autant de cibles à abattre. Sans surenchère, porté par une structure narrative habile et inspiré, ce roman porte un regard éclairé sur l’écologie, sur une ruralité aux abois, les violences conjugales et les différences. Beau et poignant. Magnifique.