Look back de Tatsuki Fujimoto

Leur rencontre se fait à travers le journal de l’école, où la prétention de l’une, Fujino, va se confronter au talent supérieur de l’autre, Kyômoto. D’une sorte de rivalité et d’une profonde admiration mutuelle va naitre un duo créatif qui produira des oeuvres reconnues par le milieu. Cette amitié basée sur l’envie de se dépasser est aussi une forme de solitude à deux, une atmosphère qui ressort fortement dans l’histoire.

En commençant ce manga, on imagine découvrir les coulisses de la vie détaillée de jeunes mangakas, mais c’est en réalité plus subtil, il faut saisir les émotions à travers les images et ressentir ce qui fait naitre chez elles le désir de se surpasser, de progresser, et s’imprégner des heures et des jours qu’elles passent penchées sur leur bureau, la tête plongée dans un univers en cours de développement. Le scénario s’assombrie à la fin avec des passages touchants et d’émouvantes scènes qui basculent dans l’irréalité.

Pour conclure, j’ai aimé cette oeuvre de Fujimoto, mais ne suis pas aussi enthousiaste que ce qui ressort majoritairement des commentaires ou articles que j’avais pu lire à la sortie du manga.

Même si l’auteur réussit comme toujours à exprimer beaucoup rien qu’à travers l’image et à nous inclure dans cette atmosphère intimiste - où l’on a presque l’impression d’être de trop dans ce silence créatif -, j’ai eu du mal avec Fujino, qui n’est pas attachante et est limite désagréable ; j’ai même trouvé l’amitié entre elle et Kyômoto malsaine sur le fond. Autre point négatif, il y a des moments (plus loin dans l’histoire) où l’on confond les deux héroïnes ce qui nous perd un peu. 

Aussi, je suis curieuse de savoir ce que va donner la version animée (qui sort demain au cinéma) ; Fujimoto ayant un oeil cinématographique, Look back sur grand écran offrira certainement une intense palette d’émotions aux spectateurs et les quelques défauts qui ressortent sur papier y seront peut-être atténués ou prendront une autre dimension.