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Il y a 2 heures | 11 vues

LA ROUTE DES INDES (Simone Van der Vlugt)

 

 Un titre qui appelle à l’aventure et une couverture évoquant Vermeer avec en amorce la chronique de SophieCSB sur le forum, voilà ce qui m’a guidée vers La route des Indes. Un superbe voyage parfaitement documenté qui m’a projetée dans l’Histoire des Pays Bas de 1623 à 1630, dans le sillage d’ Eva Ment et Jan Pieterszoon Coen.

 

Simone Van der Vlught possède le talent de greffer la fiction là où les archives ne lui délivrent aucune information, elle sait donner de la chair à ses personnages, les rendant accessibles à notre point de vue de lecteur tout en restant à la marge d’un possible jugement sur cette période qui fait ressurgir les exactions perpétuées par la Compagnie des Indes Orientales à Batavia (actuelle Jakarta) lors de sa conquête commerciale du marché des épices, notamment les violences à l’encontre des autochtones , sur les îles Banda par Jan Pieterszoon Coen, alors gouverneur général.

 

Ce roman a plusieurs atouts pour plaire à des lecteurs qui, comme moi, aiment les romans historiques. La période de fond est courte (7ans) et pourtant très riche. Suffisamment fidèle à l’Histoire pour mettre en scène 3 contextes :

*La vie de l’élite d’Amsterdam avec ses fêtes, son conflit avec l’Espagne catholique, ses épidémies.

* Le voyage en mer vers l’Extrême-Orient, long et difficile.

*L’installation et la vie aux Indes néerlandaises, dans la ville de Batavia bâtie par Jan Coen . L’adaptation au climat , les maladies tropicales , l’esclavage, les offensives des peuples autochtones, rien n’est épargné à l’épouse de Jan et à sa famille.

 

Le personnage d’Eva traverse tous ses évènements factuels et pour certains infiniment dramatiques (la mort de ses enfants, des membres de sa famille) avec beaucoup d’humilité sans pour autant s’effacer dans l’ombre de Jan, personnage puissant et inflexible. En ça, elle est bien de son époque. Mais elle est aussi une femme « moderne » qui tente,  à sa petite échelle, d’améliorer la vie des Orphelines à Batavia, qui possède ses propres interrogations sur l’esclavage.

 

J’ai beaucoup apprécié l’épilogue de ce roman qui délivre toute la réalité des différents personnages et la part de fiction apportée par l’autrice. De remarquables recherches qui me rendent « Sur la Route des Indes » encore plus appréciable. Une lecture très agréable qui m’a transportée loin. Je conseille vivement.

 

Simone Van der Vlugt a reçu le Prix du Livre de l’Année aux Pays Bas . Ces autres romans : Bleu de Delft, La maîtresse du peintre et la Fabrique que je compte bien lire aussi.

 

 


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