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Retour au challenge: Souvenirs ensanglantés
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En cette magnifique journée d’octobre, les rayons du soleil me réchauffaient agréablement le visage malgré un petit vent frisquet. Nous marchions d’un bon pas, ma mère et moi, le long d’un chemin balisé. De nos yeux avides de gourmandise, nous scannions chaque arbre à la recherche de châtaigniers. A la moindre bogue hérissée de piquants, nous nous figions, tels des chiens d’arrêt face à une proie alléchante. D’un regard entendu, nous partions collecter ces denrées si goûtues une fois passée au feu de bois, avant de nous rejoindre, et de repartir à la chasse.
Un coin particulièrement bien fourni me remplit de joie. Et c’est aidée de mon fidèle bâton, que je fis des cercles concentriques autour de l’arbre, afin de ramasser un maximum de châtaignes. Puis je revins sur mes pas pour retrouver le chemin. A moins que je ne m’en éloignais ? Je pivotais sur moi-même pour tenter de me repérer. Mais tout se ressemblait tellement.
— Maman ?
Aucune réponse ne vint troubler la quiétude ambiante. Je n’allais tout de même pas hurler à travers la forêt. J’allais passer pour une folle si quelqu’un passait par là. Et puis, ma mère ne devait pas être très loin. Avançant dans une direction au hasard, je réitérai mon appel qui mourut dans l’épais feuillage. En désespoir de cause, je me décidai à partir à la recherche du chemin perdu.
Marchant doucement dans le tapis de feuilles mortes, je tendais l’oreille à la recherche d’une voix familière. Mais rien. Personne ne semblait être parti à ma recherche. Etais-je donc la seule à sentir la panique me gagner ? Ou bien m’étais-je tellement éloignée sans m’en rendre compte, que j’étais déjà hors de portée ?
Un bruit dans les fourrés attira mon attention. Un grattement. Des feuilles mortes crissaient non loin de moi, mais je n’osai approcher. Un animal farfouillait le sol à la recherche de nourriture. Cela pouvait-il être un renard ? Des images me vinrent à l’esprit. Des crocs acérés plantés dans mon mollet. La rage s’insinuant lentement dans mon organisme. Une mort longue et douloureuse. Non ! Il fallait que je reste calme. Après, tout, il suffisait que je contourne ce tronc pour en avoir le cœur net. Oui, mais… Si c’était un sanglier ? Il risquait de me charger, non ?
La respiration saccadée, je n’osai plus bouger. Pourtant, il le fallait, je n’allais pas m’enraciner ici. Tendue à l’extrême, je fis précautionneusement un pas, puis un autre. Etrangement, je ne vis rien qui sortait de l’ordinaire. Le bruissement des feuilles continuait pourtant, plus puissant que jamais à mesure que j’approchais. Tantôt proche, tantôt loin, comme si une force invisible prenait un malin plaisir à me faire une farce. Je fus brutalement sortie de ma contemplation par une main qui s’abattit sur mon épaule.
— Bah alors ? Tu t’intéresses aux petits oiseaux, toi maintenant ?
Je réprimais difficilement un hurlement et, rouge de honte, je tentais de garder une contenance.
— Ça va ? On dirait que tu as vu un fantôme. Allez viens, je pense qu’on en a récupéré assez pour nourrir un régiment.
Un coin particulièrement bien fourni me remplit de joie. Et c’est aidée de mon fidèle bâton, que je fis des cercles concentriques autour de l’arbre, afin de ramasser un maximum de châtaignes. Puis je revins sur mes pas pour retrouver le chemin. A moins que je ne m’en éloignais ? Je pivotais sur moi-même pour tenter de me repérer. Mais tout se ressemblait tellement.
— Maman ?
Aucune réponse ne vint troubler la quiétude ambiante. Je n’allais tout de même pas hurler à travers la forêt. J’allais passer pour une folle si quelqu’un passait par là. Et puis, ma mère ne devait pas être très loin. Avançant dans une direction au hasard, je réitérai mon appel qui mourut dans l’épais feuillage. En désespoir de cause, je me décidai à partir à la recherche du chemin perdu.
Marchant doucement dans le tapis de feuilles mortes, je tendais l’oreille à la recherche d’une voix familière. Mais rien. Personne ne semblait être parti à ma recherche. Etais-je donc la seule à sentir la panique me gagner ? Ou bien m’étais-je tellement éloignée sans m’en rendre compte, que j’étais déjà hors de portée ?
Un bruit dans les fourrés attira mon attention. Un grattement. Des feuilles mortes crissaient non loin de moi, mais je n’osai approcher. Un animal farfouillait le sol à la recherche de nourriture. Cela pouvait-il être un renard ? Des images me vinrent à l’esprit. Des crocs acérés plantés dans mon mollet. La rage s’insinuant lentement dans mon organisme. Une mort longue et douloureuse. Non ! Il fallait que je reste calme. Après, tout, il suffisait que je contourne ce tronc pour en avoir le cœur net. Oui, mais… Si c’était un sanglier ? Il risquait de me charger, non ?
La respiration saccadée, je n’osai plus bouger. Pourtant, il le fallait, je n’allais pas m’enraciner ici. Tendue à l’extrême, je fis précautionneusement un pas, puis un autre. Etrangement, je ne vis rien qui sortait de l’ordinaire. Le bruissement des feuilles continuait pourtant, plus puissant que jamais à mesure que j’approchais. Tantôt proche, tantôt loin, comme si une force invisible prenait un malin plaisir à me faire une farce. Je fus brutalement sortie de ma contemplation par une main qui s’abattit sur mon épaule.
— Bah alors ? Tu t’intéresses aux petits oiseaux, toi maintenant ?
Je réprimais difficilement un hurlement et, rouge de honte, je tentais de garder une contenance.
— Ça va ? On dirait que tu as vu un fantôme. Allez viens, je pense qu’on en a récupéré assez pour nourrir un régiment.
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