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Retour au challenge: Souvenirs ensanglantés
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Avec Marie-Ange, une indifférence mutuelle nous délivrait de sentiments plus profonds.
Nous tolérions la présence de l'autre, imposée par nos familles soucieuses d'entretenir leur amitié, sans que jamais la question de nos affinités soit évoquée. Nos quinze ans auraient dû nous rapprocher. Sauf qu'à l'extérieur, on se sentait visées par les sourires, tant nos différences de silhouette prêtaient à la caricature, elle aussi ronde et joviale que j'étais maigre et renfermée.
Du coup, une certaine lucidité nous incitait à rester confinées dans son appartement du seizième arrondissement. Vaste et plutôt richement décoré, selon les mots de ma mère, il me rendait mal à l'aise, entre les tentures exotiques, des tableaux obscurs et son parquet bruyant. Et Marie-Ange ne dépareillait pas. Elle avait des attitudes étranges qui me privaient d'intelligence.
Ce jour-là, elle entreprit d'ouvrir les portes du salon selon un angle précis, se cacha derrière en parlant à mi-mot tout en expliquant que ma présence nécessitait quelques ajustements. Je sentis son regard peser sur moi par l'entrebâillement de la porte, tandis que j'hésitai entre le rire et la compassion. Cela dura assez longtemps pour m'arracher un soupir, aussitôt vilipendé par ma camarade.
Nous gagnâmes ensuite sa chambre rangée comme une salle d'attente et tapissée d'affiches de couchers de soleil noyés dans l'eau, ou de nuits éclairées à la bougie. Devant mon étonnement, elle me livra son désir d'harmoniser l'espace suivant les côtes du nombre d'or. Je n'osai pas avouer mon ignorance et me lançai dans une étude approfondie des images, sans toutefois parvenir à en dire quelque chose d'intelligible.
– Dis-donc, tu ne m'as pas l'air très vivace, avança-t-elle tout en tirant les rideaux.
Ça m'a fait penser d'emblée aux plants que ma mère aimait prélever en jardinerie pour leur renaissance annuelle. Je cachai mes réflexions derrière un sourire qui se voulait inspiré.
– C'est parce que tu crains le soleil direct que tu l'as imprimé sur tes murs?
– Peut-être.Tu as déjà entendu parler de magie noire?
Haussant les épaules, je la regardai allumer une myriade de lampions qu'elle répartit dans la pièce, puis dans un large plat posé sur la table basse autour de laquelle nous prîmes position. Je rameutai des coussins sous moi, dans la perspective d'une longue narration.
– Je vais te livrer un secret. Que tu n'auras pas besoin de garder.
Devant mon air dubitatif, elle ajouta: «quelque chose me dit que tu vas te sentir concernée».
Est-ce la curiosité ou le soulagement de voir l'après-midi s'écouler sans l'initiative de la conversation, mais j'endossai prestement l'attitude de la fille motivée. Elle plongea ses yeux dans les miens, je me serais crue dans un film d'épouvante en noir et blanc.
– Avant les vacances, ma mère se plaignait souvent de maux de tête. Les consultations auprès des médecins n'ont rien donné. Quand ils sont partis avec mon père, les douleurs se sont intensifiées et au final, elle a passé plus de temps allongée à l'hôtel que sur la plage. En plus, elle n'était pas dans son état normal. On aurait dit que ce n'était pas la même personne, comme si quelqu'un se faisait passer pour ma mère.
– Qui ça? fis-je pour m'impliquer.
– Non mais tu ne comprends pas. Je lui posais des questions au téléphone et on aurait dit qu'elle ne s'adressait pas à moi.
– Genre?
– Genre à un moment donné, elle m'a vouvoyée.
– Ah oui, quand même! C’est comme mon oncle. Il ne reconnaissait plus personne au dernier stade de sa tumeur au cerveau.
J'entendis ses doigts craquer.
– Moi, j'ai pensé à un empoisonnement. Et ensuite, il y a eu l'accident.
Elle se leva pour rallumer une bougie, comme pour ménager ses effets pensais-je. J'attendis sans broncher.
– Mes parents étaient arrêtés à un feu rouge quand une voiture les a percutés à grande vitesse. Mon père est sorti indemne. Ma mère, elle, a été sérieusement amochée. Mais seul le visage a été atteint.
– C'est sûrement parce que l'autre véhicule arrivait de la droite?
– Non. Il venait de l'arrière, ma mère était attachée mais sa ceinture s'est ouverte et elle a traversé le pare-brise.
– Alors elle a dû avoir bien d'autres séquelles.
– Je te dis que non. Ils ont prévu des greffes pour lui redonner son visage. Pour l'instant en tout cas, elle ne se ressemble pas. Comment ça se fait d'ailleurs que te ne saches pas qu'elle vient de sortir de l’hosto?
– Je n'écoute pas les conversations.
– Ça ne t'intéresse pas de savoir comment vont les gens que tu connais?
– Je ne les connais pas, c'est juste un couple que fréquentent mes parents.
Je dépliai mes jambes, gagnées par les fourmis.
– Bon, mais avec les progrès de la médecine, elle devrait...
– Il n'y a pas que ça.
– Tu en fais bien des mystères pour un accident.
– Lors du procès-verbal, les gendarmes ont mis la parole de mon père en doute.
– Pourquoi, ils ont pensé qu'il l'avait fait exprès pour se refaire l'arrière?
– Parce qu'il n'y avait pas trace d'un autre véhicule. Un témoin a signalé qu'il avait entendu un choc brutal et vu ma mère éjectée. C'est tout.
– Ton témoin sortait peut-être du bistrot.
– Je te dis qu'il n'y avait PERSONNE d'autre!
– Et ça veut dire quoi alors?
– Avant l'accident, ils avaient déjà des doutes. Du coup, ils sont allés voir quelqu'un.
– Tu veux dire un psy?
– Pire. Un prêtre exorciste.
Me revinrent immédiatement les images d'un film récent que j'avais vu au cinéma grâce à la complicité de ma mère qui m'avait maquillée afin de simuler l'âge réglementaire. Il y avait vraiment de quoi en faire un fromage.
– Ben ça n'a pas empêché l'accident!
– C'est pas faute qu'il l'ait mise en garde contre les forces qui s'exerçaient sur elle.
– Oui mais elle n'est pas morte. Son état nécessitait peut-être qu'un demi-exorcisme.
– Et moi j'ai le nez derrière la figure! Non, c'est juste qu'elle n'était pas destinée à mourir. Et j'ai VU l'accident.
Là, j'ai compris que la fille devait fumer les tentures exotiques de l'appart, pour fabriquer des histoires à vouloir rendre mon EEG* aussi plat qu'un jambon.
– Tiens, il est quatre heures passées. T'as prévu un truc?
– Et tu sais ce que je vois maintenant?
– Une petite pause goûter!
– Tu n'as qu'à regarder dans le placard derrière toi.
Je me redressai lentement pour ne pas montrer mon impatience. Pendant que je m'activai dans la pénombre autour du placard, Marie-Ange poursuivit.
– J'ai vu la colère. Parce que ma mère l'attisait. A force d'exercer une attraction qui laisse les autres dans l'ombre. Ou une personne en particulier. C'est plus clair?
– Je n'y vois rien là-dedans. On peut mettre un peu de lumière?
– J'y arrive. Alors cette personne a fait pratiquer un envoûtement sur ma mère. Pour l'enlaidir, la remettre à sa place. C'est quelqu'un forcément de proche, tu vois?
– Ben non. Il y a des trucs bizarres ici. Tu as gardé les poupées de ta grand-mère?
– Non, c'est moi qui les ai réalisées.
Je m'en emparai et, dans mon mouvement pour allumer la pièce, je laissai tomber une boîte. En apercevant le contenu, j'ai pensé que le temps du grignotage était définitivement passé.
– Bon écoute, je crois que je vais finir mes devoirs dans le salon.
En même temps, je me rapprochai de la porte de la chambre. Fermée. J'allai me retourner, agacée, quand je sentis un souffle court sur ma nuque.
– Ne cherche plus à bouger, j'ai piqué le dos de ta poupée. Voilà ce qui arrive quand on ne cherche pas à connaître les gens. Et tu as beau attirer les regards, tu possèdes l'aura d'une huître. Pas comme ma mère. Elle, tout le monde la vénère, tous ces gens qui l'ont éloignée de moi. Du coup, je vais la récupérer. Nous serons de nouveau essentielles l'une à l'autre. Je vais garder sa poupée, on ne sait jamais. Quant à la tienne...
L'air me manquait. Des perles de sueur me brouillaient la vue. Comment cette fille qui ne m'était rien pouvait autant m'inquiéter? L'une de nous était de trop dans la pièce. Cette fois, j'allai fuir. Respirer un autre air. Quand brusquement la porte s'ouvrit. Sur une silhouette que je ne reconnus pas d'emblée : « si vous veniez goûter les filles, j'ai fait monter des pâtisseries de chez Merlin. Et Marie-Ange, tu peux ensuite m'aider pour mon bandage?»
Je n'ai jamais revu Marie-Ange. Plus que notre choix, les circonstances de la vie l'ont décidé pour nous. Un jour, j'appris le décès de son mari. Comme je m'enquérais auprès d'une amie commune de ses moyens de subsistance pour élever trois enfants, c'est presque sans surprise que j'accueillis la nouvelle:« elle a trouvé un créneau qui à le vent en poupe maintenant, elle est dans la voyance. D'ailleurs, si tu le souhaites, elle établit ses prédictions à distance».
* électroencéphalogramme
Nous tolérions la présence de l'autre, imposée par nos familles soucieuses d'entretenir leur amitié, sans que jamais la question de nos affinités soit évoquée. Nos quinze ans auraient dû nous rapprocher. Sauf qu'à l'extérieur, on se sentait visées par les sourires, tant nos différences de silhouette prêtaient à la caricature, elle aussi ronde et joviale que j'étais maigre et renfermée.
Du coup, une certaine lucidité nous incitait à rester confinées dans son appartement du seizième arrondissement. Vaste et plutôt richement décoré, selon les mots de ma mère, il me rendait mal à l'aise, entre les tentures exotiques, des tableaux obscurs et son parquet bruyant. Et Marie-Ange ne dépareillait pas. Elle avait des attitudes étranges qui me privaient d'intelligence.
Ce jour-là, elle entreprit d'ouvrir les portes du salon selon un angle précis, se cacha derrière en parlant à mi-mot tout en expliquant que ma présence nécessitait quelques ajustements. Je sentis son regard peser sur moi par l'entrebâillement de la porte, tandis que j'hésitai entre le rire et la compassion. Cela dura assez longtemps pour m'arracher un soupir, aussitôt vilipendé par ma camarade.
Nous gagnâmes ensuite sa chambre rangée comme une salle d'attente et tapissée d'affiches de couchers de soleil noyés dans l'eau, ou de nuits éclairées à la bougie. Devant mon étonnement, elle me livra son désir d'harmoniser l'espace suivant les côtes du nombre d'or. Je n'osai pas avouer mon ignorance et me lançai dans une étude approfondie des images, sans toutefois parvenir à en dire quelque chose d'intelligible.
– Dis-donc, tu ne m'as pas l'air très vivace, avança-t-elle tout en tirant les rideaux.
Ça m'a fait penser d'emblée aux plants que ma mère aimait prélever en jardinerie pour leur renaissance annuelle. Je cachai mes réflexions derrière un sourire qui se voulait inspiré.
– C'est parce que tu crains le soleil direct que tu l'as imprimé sur tes murs?
– Peut-être.Tu as déjà entendu parler de magie noire?
Haussant les épaules, je la regardai allumer une myriade de lampions qu'elle répartit dans la pièce, puis dans un large plat posé sur la table basse autour de laquelle nous prîmes position. Je rameutai des coussins sous moi, dans la perspective d'une longue narration.
– Je vais te livrer un secret. Que tu n'auras pas besoin de garder.
Devant mon air dubitatif, elle ajouta: «quelque chose me dit que tu vas te sentir concernée».
Est-ce la curiosité ou le soulagement de voir l'après-midi s'écouler sans l'initiative de la conversation, mais j'endossai prestement l'attitude de la fille motivée. Elle plongea ses yeux dans les miens, je me serais crue dans un film d'épouvante en noir et blanc.
– Avant les vacances, ma mère se plaignait souvent de maux de tête. Les consultations auprès des médecins n'ont rien donné. Quand ils sont partis avec mon père, les douleurs se sont intensifiées et au final, elle a passé plus de temps allongée à l'hôtel que sur la plage. En plus, elle n'était pas dans son état normal. On aurait dit que ce n'était pas la même personne, comme si quelqu'un se faisait passer pour ma mère.
– Qui ça? fis-je pour m'impliquer.
– Non mais tu ne comprends pas. Je lui posais des questions au téléphone et on aurait dit qu'elle ne s'adressait pas à moi.
– Genre?
– Genre à un moment donné, elle m'a vouvoyée.
– Ah oui, quand même! C’est comme mon oncle. Il ne reconnaissait plus personne au dernier stade de sa tumeur au cerveau.
J'entendis ses doigts craquer.
– Moi, j'ai pensé à un empoisonnement. Et ensuite, il y a eu l'accident.
Elle se leva pour rallumer une bougie, comme pour ménager ses effets pensais-je. J'attendis sans broncher.
– Mes parents étaient arrêtés à un feu rouge quand une voiture les a percutés à grande vitesse. Mon père est sorti indemne. Ma mère, elle, a été sérieusement amochée. Mais seul le visage a été atteint.
– C'est sûrement parce que l'autre véhicule arrivait de la droite?
– Non. Il venait de l'arrière, ma mère était attachée mais sa ceinture s'est ouverte et elle a traversé le pare-brise.
– Alors elle a dû avoir bien d'autres séquelles.
– Je te dis que non. Ils ont prévu des greffes pour lui redonner son visage. Pour l'instant en tout cas, elle ne se ressemble pas. Comment ça se fait d'ailleurs que te ne saches pas qu'elle vient de sortir de l’hosto?
– Je n'écoute pas les conversations.
– Ça ne t'intéresse pas de savoir comment vont les gens que tu connais?
– Je ne les connais pas, c'est juste un couple que fréquentent mes parents.
Je dépliai mes jambes, gagnées par les fourmis.
– Bon, mais avec les progrès de la médecine, elle devrait...
– Il n'y a pas que ça.
– Tu en fais bien des mystères pour un accident.
– Lors du procès-verbal, les gendarmes ont mis la parole de mon père en doute.
– Pourquoi, ils ont pensé qu'il l'avait fait exprès pour se refaire l'arrière?
– Parce qu'il n'y avait pas trace d'un autre véhicule. Un témoin a signalé qu'il avait entendu un choc brutal et vu ma mère éjectée. C'est tout.
– Ton témoin sortait peut-être du bistrot.
– Je te dis qu'il n'y avait PERSONNE d'autre!
– Et ça veut dire quoi alors?
– Avant l'accident, ils avaient déjà des doutes. Du coup, ils sont allés voir quelqu'un.
– Tu veux dire un psy?
– Pire. Un prêtre exorciste.
Me revinrent immédiatement les images d'un film récent que j'avais vu au cinéma grâce à la complicité de ma mère qui m'avait maquillée afin de simuler l'âge réglementaire. Il y avait vraiment de quoi en faire un fromage.
– Ben ça n'a pas empêché l'accident!
– C'est pas faute qu'il l'ait mise en garde contre les forces qui s'exerçaient sur elle.
– Oui mais elle n'est pas morte. Son état nécessitait peut-être qu'un demi-exorcisme.
– Et moi j'ai le nez derrière la figure! Non, c'est juste qu'elle n'était pas destinée à mourir. Et j'ai VU l'accident.
Là, j'ai compris que la fille devait fumer les tentures exotiques de l'appart, pour fabriquer des histoires à vouloir rendre mon EEG* aussi plat qu'un jambon.
– Tiens, il est quatre heures passées. T'as prévu un truc?
– Et tu sais ce que je vois maintenant?
– Une petite pause goûter!
– Tu n'as qu'à regarder dans le placard derrière toi.
Je me redressai lentement pour ne pas montrer mon impatience. Pendant que je m'activai dans la pénombre autour du placard, Marie-Ange poursuivit.
– J'ai vu la colère. Parce que ma mère l'attisait. A force d'exercer une attraction qui laisse les autres dans l'ombre. Ou une personne en particulier. C'est plus clair?
– Je n'y vois rien là-dedans. On peut mettre un peu de lumière?
– J'y arrive. Alors cette personne a fait pratiquer un envoûtement sur ma mère. Pour l'enlaidir, la remettre à sa place. C'est quelqu'un forcément de proche, tu vois?
– Ben non. Il y a des trucs bizarres ici. Tu as gardé les poupées de ta grand-mère?
– Non, c'est moi qui les ai réalisées.
Je m'en emparai et, dans mon mouvement pour allumer la pièce, je laissai tomber une boîte. En apercevant le contenu, j'ai pensé que le temps du grignotage était définitivement passé.
– Bon écoute, je crois que je vais finir mes devoirs dans le salon.
En même temps, je me rapprochai de la porte de la chambre. Fermée. J'allai me retourner, agacée, quand je sentis un souffle court sur ma nuque.
– Ne cherche plus à bouger, j'ai piqué le dos de ta poupée. Voilà ce qui arrive quand on ne cherche pas à connaître les gens. Et tu as beau attirer les regards, tu possèdes l'aura d'une huître. Pas comme ma mère. Elle, tout le monde la vénère, tous ces gens qui l'ont éloignée de moi. Du coup, je vais la récupérer. Nous serons de nouveau essentielles l'une à l'autre. Je vais garder sa poupée, on ne sait jamais. Quant à la tienne...
L'air me manquait. Des perles de sueur me brouillaient la vue. Comment cette fille qui ne m'était rien pouvait autant m'inquiéter? L'une de nous était de trop dans la pièce. Cette fois, j'allai fuir. Respirer un autre air. Quand brusquement la porte s'ouvrit. Sur une silhouette que je ne reconnus pas d'emblée : « si vous veniez goûter les filles, j'ai fait monter des pâtisseries de chez Merlin. Et Marie-Ange, tu peux ensuite m'aider pour mon bandage?»
Je n'ai jamais revu Marie-Ange. Plus que notre choix, les circonstances de la vie l'ont décidé pour nous. Un jour, j'appris le décès de son mari. Comme je m'enquérais auprès d'une amie commune de ses moyens de subsistance pour élever trois enfants, c'est presque sans surprise que j'accueillis la nouvelle:« elle a trouvé un créneau qui à le vent en poupe maintenant, elle est dans la voyance. D'ailleurs, si tu le souhaites, elle établit ses prédictions à distance».
* électroencéphalogramme
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