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« Le chauffoir », une pièce de théâtre d’Harold Pinter
Il arrive parfois qu’un soir de pluie, la mauvaise humeur du vent, les pieds dans la flaque, le boulevard semble triste sans le cri des amants et les portes qui claquent. Sans Guitry ou Labiche, la Maillan dans la « Folle Amanda » est le souvenir d’un Feydeau précoce et son « Le fil à la patte », la tête ravigotée d’un Charon tombant en quenouille devant « Bérénice » et la plume de Racine…
Soit ! Que le spectacle continue, oubliant le couinement d’un strapontin, la situation comique ou tragique se cachant derrière le rideau, il reste des fins de soirée heureuse, voir bouleversante, quand le Théâtre de l’Atelier ne semble jamais s’éteindre, le son et les lumières de Bernard Daydé brillent encore dans mes yeux, que les trois coups résonnent à nouveau sur cette satire majuscule, deux actes de bonheur de l’illustre et merveilleux Harold Pinter. Un écrivain et metteur en scène que je connaissais de nom, une pièce de théâtre inconnue, « Le chauffoir. »
Quand le rideau se lève sur le décor d’une étrange institution, la scène devient très vite une bouffonnerie délirante, une mutinerie de malades, le directeur foldingue d’une clinique psychiatrique a assassiné un patient, joué par un Michel Bouquet divin, guignol magistral, une superbe interprétation loin de Molière ou Diderot. Il se réfugie dans les bras d’une infirmière myope et nymphomane sous les regards de soignants perdus et givrés.
Un théâtre de grands guignols, de merveilleuses caricatures de l’absurde dans un tourbillon de dialogues aussi brillants que fumeux et autres singeries à mourir de rire ! Un cirque d’acrobates magnifiques.
Est-il possible que ce soit l’œuvre de Pinter, cet acteur shakespearien, ce dramaturge maniaque et scrupuleux, cet auteur Prix Nobel de littérature, étincelant dialoguiste, explorateur des incertitudes de l’âme, le conteur de l’absurdité et de la menace du monde moderne ?...
Oui, ce metteur en scène est capable de passer de la noirceur d’un huit-clos oppressant à un festival de pantins en délire. Magistral !
« Le chauffoir » est un chef-d’œuvre d’imagination, un renversement magique des apparences, ou perce, sous la pitrerie, des personnages sensibles et fascinants, une délicieuse perversion de l’intelligence pour dénoncer toutes formes d’oppression, politique ou sociale, une remarquable réflexion sur les dérives du pouvoir.
Une pièce incroyable, surréaliste, qui sollicite l’imaginaire de chaque spectateur. Un théâtre fait de rires et de grimaces, de discernement et de finesse d’esprit. Le chauffoir (The Hothouse) est une pièce incroyable, magique. Inoubliable !
Il arrive parfois qu’un soir de pluie, la mauvaise humeur du vent, les pieds dans la flaque, le boulevard semble triste sans le cri des amants et les portes qui claquent. Sans Guitry ou Labiche, la Maillan dans la « Folle Amanda » est le souvenir d’un Feydeau précoce et son « Le fil à la patte », la tête ravigotée d’un Charon tombant en quenouille devant « Bérénice » et la plume de Racine…
Soit ! Que le spectacle continue, oubliant le couinement d’un strapontin, la situation comique ou tragique se cachant derrière le rideau, il reste des fins de soirée heureuse, voir bouleversante, quand le Théâtre de l’Atelier ne semble jamais s’éteindre, le son et les lumières de Bernard Daydé brillent encore dans mes yeux, que les trois coups résonnent à nouveau sur cette satire majuscule, deux actes de bonheur de l’illustre et merveilleux Harold Pinter. Un écrivain et metteur en scène que je connaissais de nom, une pièce de théâtre inconnue, « Le chauffoir. »
Quand le rideau se lève sur le décor d’une étrange institution, la scène devient très vite une bouffonnerie délirante, une mutinerie de malades, le directeur foldingue d’une clinique psychiatrique a assassiné un patient, joué par un Michel Bouquet divin, guignol magistral, une superbe interprétation loin de Molière ou Diderot. Il se réfugie dans les bras d’une infirmière myope et nymphomane sous les regards de soignants perdus et givrés.
Un théâtre de grands guignols, de merveilleuses caricatures de l’absurde dans un tourbillon de dialogues aussi brillants que fumeux et autres singeries à mourir de rire ! Un cirque d’acrobates magnifiques.
Est-il possible que ce soit l’œuvre de Pinter, cet acteur shakespearien, ce dramaturge maniaque et scrupuleux, cet auteur Prix Nobel de littérature, étincelant dialoguiste, explorateur des incertitudes de l’âme, le conteur de l’absurdité et de la menace du monde moderne ?...
Oui, ce metteur en scène est capable de passer de la noirceur d’un huit-clos oppressant à un festival de pantins en délire. Magistral !
« Le chauffoir » est un chef-d’œuvre d’imagination, un renversement magique des apparences, ou perce, sous la pitrerie, des personnages sensibles et fascinants, une délicieuse perversion de l’intelligence pour dénoncer toutes formes d’oppression, politique ou sociale, une remarquable réflexion sur les dérives du pouvoir.
Une pièce incroyable, surréaliste, qui sollicite l’imaginaire de chaque spectateur. Un théâtre fait de rires et de grimaces, de discernement et de finesse d’esprit. Le chauffoir (The Hothouse) est une pièce incroyable, magique. Inoubliable !
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25/09/2023 15:26
Certes il s'agit du théâtre de ce géant qu'est Harold Pinter mais c'est aussi du très grand Tofpolar comme critique littéraire. Les 2 sont à lire et relire pour le plaisir. Merci.
25/09/2023 16:10
Merci Gotrab, j'espère que cette pièce sera à nouveau à l'affiche. J'ai oublié de saluer la superbe mise en scène du grand Robert Dhéry.