Veuillez commenter votre vote
, (0/0)
Retour
Toile 2 : Rue de Paris, temps de pluie – Gustave Caillebotte
Monsieur Gustave de Barbichon, après son veuvage s’était retiré dans son domaine en province. Amis et famille, n’eurent de cesse que de lui faire rencontrer, Jeanne, une bien brave et sérieuse couturière de son état. Le mariage fini par avoir lieu et le mari, bon prince, décida de faire découvrir à sa compagne, la grande ville. C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent à la capitale, par un jour bien grisailleux, de novembre.
Il est encore tôt ce matin-là. Les récents aménagements des grands boulevards, après les grands travaux entrepris par le baron Haussmann, ne manquèrent pas de surprendre le couple. Les pavés luisants sous une pluie, obstinée et monotone, ne décourageait point les bourgeois vêtus de vêtements foncés, de déambuler dans les larges avenues, avec le dernier accessoire à la mode, le « parasol-pluye ».
Jeanne et Gustave, qui allaient de découverte en découverte, décidèrent de tester cette drôle de protection en toile de soie sombre, et dont ils avaient fait l’acquisition, dès leur arrivée hier dans la capitale. Formé d’une carcasse à plusieurs branches métalliques, avec un mât en fer et un manche en chêne tourné terminé par un sabot en cuivre vissé, en ce début d’année, l’objet semblait faire fureur. Gustave, dont les moustaches frisaient à cause de l’humidité ambiante, néophyte dans l’usage de cet objet, était attentif sur les trottoirs, à ne pas entrer en collision avec d’autres de ces engins, tout en protégeant, Jeanne. Cette dernière, un peu déçue, constatait que tous les grands magasins étaient encore fermés, à cette heure matinale.
Les pas d’un cheval, menant bon train, un fiacre, faisaient concurrence au clapotis de la pluie sur les pavés. Alors, que chacun se hâtait en courbant la tête, sous une pluie insistante, une voix à l’angle d’une rue, attira l’attention de Gustave et Jeanne.
Un comédien, déclamait un poème de Charles Baudelaire,
« Un jour de pluie.
Midi sonne, le jour est bien sombre aujourd'hui ;
À peine ce matin si le soleil a lui ;
Les nuages sont noirs, et le vent qui les berce
Les heurte, et de leur choc fait ruisseler l'averse ;
Leurs arceaux, se courbant sur les toits ardoisés,
Ressemblent aux piliers de draps noirs pavoisés,
Quand de la nef en deuil qui pleure et qui surplombe,
Le dôme s'arrondit comme une large tombe... »...
Monsieur Gustave de Barbichon, après son veuvage s’était retiré dans son domaine en province. Amis et famille, n’eurent de cesse que de lui faire rencontrer, Jeanne, une bien brave et sérieuse couturière de son état. Le mariage fini par avoir lieu et le mari, bon prince, décida de faire découvrir à sa compagne, la grande ville. C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent à la capitale, par un jour bien grisailleux, de novembre.
Il est encore tôt ce matin-là. Les récents aménagements des grands boulevards, après les grands travaux entrepris par le baron Haussmann, ne manquèrent pas de surprendre le couple. Les pavés luisants sous une pluie, obstinée et monotone, ne décourageait point les bourgeois vêtus de vêtements foncés, de déambuler dans les larges avenues, avec le dernier accessoire à la mode, le « parasol-pluye ».
Jeanne et Gustave, qui allaient de découverte en découverte, décidèrent de tester cette drôle de protection en toile de soie sombre, et dont ils avaient fait l’acquisition, dès leur arrivée hier dans la capitale. Formé d’une carcasse à plusieurs branches métalliques, avec un mât en fer et un manche en chêne tourné terminé par un sabot en cuivre vissé, en ce début d’année, l’objet semblait faire fureur. Gustave, dont les moustaches frisaient à cause de l’humidité ambiante, néophyte dans l’usage de cet objet, était attentif sur les trottoirs, à ne pas entrer en collision avec d’autres de ces engins, tout en protégeant, Jeanne. Cette dernière, un peu déçue, constatait que tous les grands magasins étaient encore fermés, à cette heure matinale.
Les pas d’un cheval, menant bon train, un fiacre, faisaient concurrence au clapotis de la pluie sur les pavés. Alors, que chacun se hâtait en courbant la tête, sous une pluie insistante, une voix à l’angle d’une rue, attira l’attention de Gustave et Jeanne.
Un comédien, déclamait un poème de Charles Baudelaire,
« Un jour de pluie.
Midi sonne, le jour est bien sombre aujourd'hui ;
À peine ce matin si le soleil a lui ;
Les nuages sont noirs, et le vent qui les berce
Les heurte, et de leur choc fait ruisseler l'averse ;
Leurs arceaux, se courbant sur les toits ardoisés,
Ressemblent aux piliers de draps noirs pavoisés,
Quand de la nef en deuil qui pleure et qui surplombe,
Le dôme s'arrondit comme une large tombe... »...
Veuillez commenter votre vote
, (0/0)
05/02/2024 17:34
Bravo Eglantine ! 🤗😍
06/02/2024 16:31
merci 😁😍🥰
05/02/2024 12:05
Merci Eglantine pour cette vibrante histoire, si Paris n'est pas une fête sous la grisaille, il y a toujours un poète quelque part...
06/02/2024 16:31
Paris, ne serait pas Paris sans eux 😁😍
05/02/2024 11:36
Un texte d'ambiance qui , en périphérie de l'œuvre, en nourrit poétiquement la réception. Merci Eglantine.😊👍
06/02/2024 16:30
merci Amb37 , j'apprécie le commentaire 😁😘
05/02/2024 11:32
Belle proposition 😀
06/02/2024 16:29
😀 une histoire parmi d'autres, pour ce couple de premier plan
05/02/2024 11:22
Toile et texte en parfaite symbiose 😃
06/02/2024 16:27
merci infiniment 😁
05/02/2024 10:33
Superbe texte et finir par un poème c'est génial ! 👍
06/02/2024 16:27
c'est la pluie qui a fait tilt pour le poème 😁
05/02/2024 10:19
On s'y croirait!👍
06/02/2024 16:26
Je n'ai pas trouvé de soleil à y mettre 😀