Veuillez commenter votre vote
, (0/0)
Retour
Toile 2. Rue de Paris, par temps de pluie de Gustave Caillebotte.
Mac Mahon attend une improbable éclaircie, il vient de perdre la bataille des législatives. Le tribun Gambetta, chasseur de nuages, darde ses éclairs et plaide pour un nouveau gouvernement. En ce mois de novembre 1877, Notre Dame fait résonner le chœur des anges, mais le temps a le souffle humide et l’humeur chagrine. Le cortège funèbre de Monsieur Thiers a laissé de nombreuses larmes sur les pavés de Paris. Les grands boulevards se font miroir, reflets du vertige haussmannien, brillante et pompeuse affirmation d’une modernité naissante. Le ciel et la pierre, le gris et le bleu se confondent sur la palette, dans un ballet de belles et délicates nuances. Cheminées et façades se font fières, se dressent dans une belle arrogance. Les trottoirs s’alignent en points de fuite, laissant les passants curieux et éperdus glissés sur le bord de l’infini, Car le Tout Paris flâne ! Fiacres et petits bourgeois feutrés se croisent dans ce décor de souliers vernis, une nuée horizontale de pépins argentés, chassant les gouttes, les larmes et leurs petites vertus. Ombres intrigantes, multitude élégante et secrète marchant vers des perspectives rigoureusement orchestrées. Peinture imposante et toile d’un instant figé, un tableau urbain singulier mais capitale, qui ressemble à une invitation vers une nouvelle époque. L’œuvre d’un artiste et bâtisseur à l’âme vagabonde, ou d’un pinceau guère dansant, n’ayant pas la délicate légèreté du papillon…
Mac Mahon attend une improbable éclaircie, il vient de perdre la bataille des législatives. Le tribun Gambetta, chasseur de nuages, darde ses éclairs et plaide pour un nouveau gouvernement. En ce mois de novembre 1877, Notre Dame fait résonner le chœur des anges, mais le temps a le souffle humide et l’humeur chagrine. Le cortège funèbre de Monsieur Thiers a laissé de nombreuses larmes sur les pavés de Paris. Les grands boulevards se font miroir, reflets du vertige haussmannien, brillante et pompeuse affirmation d’une modernité naissante. Le ciel et la pierre, le gris et le bleu se confondent sur la palette, dans un ballet de belles et délicates nuances. Cheminées et façades se font fières, se dressent dans une belle arrogance. Les trottoirs s’alignent en points de fuite, laissant les passants curieux et éperdus glissés sur le bord de l’infini, Car le Tout Paris flâne ! Fiacres et petits bourgeois feutrés se croisent dans ce décor de souliers vernis, une nuée horizontale de pépins argentés, chassant les gouttes, les larmes et leurs petites vertus. Ombres intrigantes, multitude élégante et secrète marchant vers des perspectives rigoureusement orchestrées. Peinture imposante et toile d’un instant figé, un tableau urbain singulier mais capitale, qui ressemble à une invitation vers une nouvelle époque. L’œuvre d’un artiste et bâtisseur à l’âme vagabonde, ou d’un pinceau guère dansant, n’ayant pas la délicate légèreté du papillon…
Veuillez commenter votre vote
, (0/0)
25/02/2024 09:54
Quel beau texte en harmonie totale avec le tableau !
25/02/2024 20:15
Merci Finskan ! C'est Zola qui m'a beaucoup aidé dans l'approche de ce tableau...
18/02/2024 19:39
Une description dans la lignée de Zola
19/02/2024 13:34
D'ailleurs Gisele, il paraît que Zola a donné son avis sur ce tableau...
07/02/2024 20:08
C’est comme si le tableau s’était exprimé lui-même, j’aime beaucoup !
08/02/2024 09:10
Merci beaucoup Yasei, j'ai eu la chance d'avoir un prof d'histoire de l'Art très inspirant...
07/02/2024 14:47
L'élégance de votre plume est à l'image de cette toile.
08/02/2024 09:02
Merci Caroline pour ce beau compliment, à première vue, ce tableau est d'une élégance rigoureuse, j'ai essayé de glisser une attention délicate, une touche d'Histoire...
07/02/2024 14:06
J'aime beaucoup !
08/02/2024 20:43
Je suis ravi Brighis, merci, c'est pour ces moments de partage que j'aime glisser quelques mots sur le forum...
06/02/2024 12:19
Bravo!
06/02/2024 14:42
Merci mariefd ! Je me suis bien amusé en tournant autour de cette toile...
06/02/2024 02:54
Une belle page à intégrer dans un roman, à quand la suite ?😘
06/02/2024 10:26
Merci à toi, ce tableau est un marqueur d'une époque, un clin d’œil un peu critique, mais un roman... Je partage avec mes étudiants, j'écris, j'esquisse pour des séries TV...Je dors peu, les journées sont trop courtes... Bises Eglantine.
05/02/2024 21:54
Voilà qui est chié chanté comme disait un de mes vieux maîtres ... c'que c'est d'avoir fait les écoles. On t'aime Léo, change pas et continue comme ça, tu nous ravis les neurones...
06/02/2024 11:41
😃👍👍👍
05/02/2024 18:47
En aparté, j'aime beaucoup la belle sensibilité de Caillebotte à travers son tableau "Capucines" (1892).
05/02/2024 17:43
Un bon contexte historique, et un point de vue d'artiste, Tof!😊👍
05/02/2024 18:24
Merci AMB37 ! Il faut dire que Caillebotte est un merveilleux architecte, un excellent coloriste, mais un impressionniste un peu rigide sur les côtés, Ah, je taquine le pinceau !
05/02/2024 18:50
oui, on a toujours l'impression que ces personnages ont avalé un manche à balai🤣🤣
05/02/2024 19:35
Oui, ils sont souvent un peu coincés du... chevalet. Il parait que Zola trouvé que les oeuvres de ce dernier manquées de souplesse, il a fini par peindre des fleurs...