Veuillez commenter votre vote
, (0/0)
Retour
Toile 2
Denise et Octave marchent bras dessus bras dessous à l’angle de la rue de Sèvres et de la Rue Velpeau. Jamais Denise n’aurait pensé que cela puisse lui arriver un jour : être l’épouse Mouret, à la tête du Bon Marché, elle une petite vendeuse de rien, débarquée un jour de Valognes à Paris avec ses deux frères.
-Ma chère, ce parapluie commence à se faire vieux ! L’eau passe à travers. Nous en avons reçu au magasin, hier . De la Maison Piganiol d’Aurillac. Je vous en ferai porter un, demain .
Denise se revoit choisir celui-là. Chez le vieux Bourras qui lui avait donné. Son magasin n’existe plus. Ni le Veil Elbeuf , le commerce où son oncle Boudu a résisté jusqu’à son dernier souffle. La jeune femme n’oublie pas d’où elle vient :
-Il me convient toujours, mon ami. Aucun parapluie ne tiendrait tête à cette averse, vous savez !
Mais Octave est déjà accaparé par les échafaudages dressés sur le trottoir d’en face. La première implantation à l’angle des rues du Bac et de Sèvres a fait un bond jusqu’à la rue Velpeau . Le petit magasin dédié à la vente d’articles textiles s’est mué en un temple de nouveautés en tout genre, le RV incontournable de toutes les Parisiennes. Octave Mouret fronce soudain les sourcils :
-Mais, qu’est-ce que c’est encore que ça ? Y’en a qui ne se gênent pas ! Je vais prévenir la police.
Les artisans ont déjà posé toutes les huisseries avec les vitrines. Denise aperçoit une affiche collée sur la porte d’entrée dont le fronton arbore « Au Bon Marché » en lettres dorées. Ils traversent en toute hâte.
Rien à voir avec les mots placardés la semaine dernière : Honte au Capitalisme ! Vive le petit commerce !
Octave commence à décoller le papier avec colère …
Denise pose sa main gantée sur le bras de son époux :
-Attendez , mon ami. Lisez donc avant d’en prendre ombrage.
Octave s’Offusque :
-Mais, ma chère..
-Regardez, c’est une exposition de peintures. Du 4 au 30 avril. Dix-huit peintres Impressionnistes ? On pourrait s’y rendre. C’est loin, la rue Le Peletier ?
Octave fixe le profil de sa femme, cette petite vendeuse de l’atelier de confection dont il est tombé amoureux. Il ne peut rien lui refuser. Il se penche, lit à son tour et trouve encore à l’éblouir :
-Ah ! Mais je vois qu’il y a mes amis Caillebotte et Monet ; ça tombe bien, on a reçu des bulbes de tulipes de Hollande, je leur en ferai l’article pour leurs jardins. Nous irons, Denise ! Nous irons !
Denise et Octave marchent bras dessus bras dessous à l’angle de la rue de Sèvres et de la Rue Velpeau. Jamais Denise n’aurait pensé que cela puisse lui arriver un jour : être l’épouse Mouret, à la tête du Bon Marché, elle une petite vendeuse de rien, débarquée un jour de Valognes à Paris avec ses deux frères.
-Ma chère, ce parapluie commence à se faire vieux ! L’eau passe à travers. Nous en avons reçu au magasin, hier . De la Maison Piganiol d’Aurillac. Je vous en ferai porter un, demain .
Denise se revoit choisir celui-là. Chez le vieux Bourras qui lui avait donné. Son magasin n’existe plus. Ni le Veil Elbeuf , le commerce où son oncle Boudu a résisté jusqu’à son dernier souffle. La jeune femme n’oublie pas d’où elle vient :
-Il me convient toujours, mon ami. Aucun parapluie ne tiendrait tête à cette averse, vous savez !
Mais Octave est déjà accaparé par les échafaudages dressés sur le trottoir d’en face. La première implantation à l’angle des rues du Bac et de Sèvres a fait un bond jusqu’à la rue Velpeau . Le petit magasin dédié à la vente d’articles textiles s’est mué en un temple de nouveautés en tout genre, le RV incontournable de toutes les Parisiennes. Octave Mouret fronce soudain les sourcils :
-Mais, qu’est-ce que c’est encore que ça ? Y’en a qui ne se gênent pas ! Je vais prévenir la police.
Les artisans ont déjà posé toutes les huisseries avec les vitrines. Denise aperçoit une affiche collée sur la porte d’entrée dont le fronton arbore « Au Bon Marché » en lettres dorées. Ils traversent en toute hâte.
Rien à voir avec les mots placardés la semaine dernière : Honte au Capitalisme ! Vive le petit commerce !
Octave commence à décoller le papier avec colère …
Denise pose sa main gantée sur le bras de son époux :
-Attendez , mon ami. Lisez donc avant d’en prendre ombrage.
Octave s’Offusque :
-Mais, ma chère..
-Regardez, c’est une exposition de peintures. Du 4 au 30 avril. Dix-huit peintres Impressionnistes ? On pourrait s’y rendre. C’est loin, la rue Le Peletier ?
Octave fixe le profil de sa femme, cette petite vendeuse de l’atelier de confection dont il est tombé amoureux. Il ne peut rien lui refuser. Il se penche, lit à son tour et trouve encore à l’éblouir :
-Ah ! Mais je vois qu’il y a mes amis Caillebotte et Monet ; ça tombe bien, on a reçu des bulbes de tulipes de Hollande, je leur en ferai l’article pour leurs jardins. Nous irons, Denise ! Nous irons !
Veuillez commenter votre vote
, (0/0)
25/02/2024 19:42
On est immergé ! Bravo !
24/02/2024 14:26
Ah ! Le Bon Marché, on trouvait de tout !!!
Bravo J.... !
22/02/2024 10:00
Zola, Zola entre les lignes non dites...
13/02/2024 15:57
Un savoureux clin d’œil ! Merci AMB37 !
14/02/2024 20:06
Pour le Bonheur des Dames, que ne ferait-on pas ! Merci pour ta lecture Tof.😊
13/02/2024 09:50
Une bien jolie interprétation du tableau ! On s'y croirait...
14/02/2024 20:07
Merci Dolo, Zola aurait peut-être un peu de mal à retrouver ses petits 😁