Veuillez commenter votre vote
, (0/0)
Retour
Tableau 3: American Gothic
Je m’appelle Gerba et je vais vous narrer l’histoire de ce tableau, que mon frère Grant a peint, il y a quelques années déjà.
Je pose à côté de mon second époux.
L’année de mes dix-huit ans, je fus marié à David, mariage décidé dès notre plus jeune âge, entre nos deux familles. Après trois ans de vie, commune et la naissance de nos deux filles, Mary et Ida, mon bien-aimé David décéda d’un tragique accident de calèche.
Comme va notre coutume, à la fin de mon deuil, j’épousais en seconde noce, son frère cadet, Joseph. De notre union sont nés,David –prénom de ces aînés de chaque couple de notre famille- Adam, Hermès Jacob, Katherin, Stuart, Charles et Sarah.
De même notre coutume, veut que les femmes, dès leur six ans, âge de raison, portent des robes noires -pour leur mariage aussi- recouvertes d’une blouse marron. Les hommes et les enfants, ont eux aussi un uniforme composé d’une salopette noire, d’une chemise blanche et d’une veste de travail portée tous les jours.
Seule modeste évolution, le port du chapeau et de la barbe se fait au bon vouloir des hommes.
Chez nous, point de modernité : ni tracteur, ni voiture, nous nous déplaçons en calèche tirée par les chevaux qui sont aussi la force de travail pour les champs. A la maison, le poêle a bois chauffe la demeure et est utilisé pour la cuisine. La nuit, c’est à la lumière de la lampe à huile que nous veillons.
Nous sommes des paysans respectueux de la nature. Nos outils pour travailler la terre, sont les herses au printemps au moment du labourage, les faux lors de la fenaison, la fourche pour apporter foin et paille à notre bétail.
Les travaux des champs sont réservés aux jeunes hommes, aux chefs de famille et s’ils le peuvent aux hommes d’un certain âge. Nous les femmes, nous sommes les gardiennes du jardin. A nous les semis, les plantations, puis la récolte des fruits et légumes. Que d’heures passées pour préparer les conserves, les bocaux des fruits ramassées et que les enfants dégustent, malicieusement, lors des cueillettes, croquant des pommes, savourant le jus des cerises…
Chaque dimanche, nous nous rendons au temple. Mon époux, mène la marche, moi et les enfants le suivons d’un pas en arrière par dévotion. Joseph, respecte les principes de la Bible qui est le seul livre autorisé dans notre communauté.
L’homme le plus âgé est le chef de famille. Dans ma maisonnée, depuis le décès de son père mon époux remplit ce rôle.
Pour montrer notre respect, nous ne parlons moi et les enfants uniquement lorsqu’il nous y invite. Pour les repas, les hommes les frères de Joseph mangent entre eux, servis par les femmes. Ensuite, celles-ci servent les enfants et lorsque tous sont rassasiés, les femmes prennent place autour de la table en silence mangeant les restes froids.
Que dire de ma vie, une histoire austère sans surprise, rythmée par les saisons et les règles imposées par les hommes.
Une vie sans bonheur, ligne droite de droiture.
Ne regretterais-je pas sur mon lit de mort de ne pas avoir osé un jour franchir ces barrières intérieure et extérieure ?
Je m’appelle Gerba et je vais vous narrer l’histoire de ce tableau, que mon frère Grant a peint, il y a quelques années déjà.
Je pose à côté de mon second époux.
L’année de mes dix-huit ans, je fus marié à David, mariage décidé dès notre plus jeune âge, entre nos deux familles. Après trois ans de vie, commune et la naissance de nos deux filles, Mary et Ida, mon bien-aimé David décéda d’un tragique accident de calèche.
Comme va notre coutume, à la fin de mon deuil, j’épousais en seconde noce, son frère cadet, Joseph. De notre union sont nés,David –prénom de ces aînés de chaque couple de notre famille- Adam, Hermès Jacob, Katherin, Stuart, Charles et Sarah.
De même notre coutume, veut que les femmes, dès leur six ans, âge de raison, portent des robes noires -pour leur mariage aussi- recouvertes d’une blouse marron. Les hommes et les enfants, ont eux aussi un uniforme composé d’une salopette noire, d’une chemise blanche et d’une veste de travail portée tous les jours.
Seule modeste évolution, le port du chapeau et de la barbe se fait au bon vouloir des hommes.
Chez nous, point de modernité : ni tracteur, ni voiture, nous nous déplaçons en calèche tirée par les chevaux qui sont aussi la force de travail pour les champs. A la maison, le poêle a bois chauffe la demeure et est utilisé pour la cuisine. La nuit, c’est à la lumière de la lampe à huile que nous veillons.
Nous sommes des paysans respectueux de la nature. Nos outils pour travailler la terre, sont les herses au printemps au moment du labourage, les faux lors de la fenaison, la fourche pour apporter foin et paille à notre bétail.
Les travaux des champs sont réservés aux jeunes hommes, aux chefs de famille et s’ils le peuvent aux hommes d’un certain âge. Nous les femmes, nous sommes les gardiennes du jardin. A nous les semis, les plantations, puis la récolte des fruits et légumes. Que d’heures passées pour préparer les conserves, les bocaux des fruits ramassées et que les enfants dégustent, malicieusement, lors des cueillettes, croquant des pommes, savourant le jus des cerises…
Chaque dimanche, nous nous rendons au temple. Mon époux, mène la marche, moi et les enfants le suivons d’un pas en arrière par dévotion. Joseph, respecte les principes de la Bible qui est le seul livre autorisé dans notre communauté.
L’homme le plus âgé est le chef de famille. Dans ma maisonnée, depuis le décès de son père mon époux remplit ce rôle.
Pour montrer notre respect, nous ne parlons moi et les enfants uniquement lorsqu’il nous y invite. Pour les repas, les hommes les frères de Joseph mangent entre eux, servis par les femmes. Ensuite, celles-ci servent les enfants et lorsque tous sont rassasiés, les femmes prennent place autour de la table en silence mangeant les restes froids.
Que dire de ma vie, une histoire austère sans surprise, rythmée par les saisons et les règles imposées par les hommes.
Une vie sans bonheur, ligne droite de droiture.
Ne regretterais-je pas sur mon lit de mort de ne pas avoir osé un jour franchir ces barrières intérieure et extérieure ?
Veuillez commenter votre vote
, (0/0)
25/02/2024 14:25
Brrr ! quelle ambiance !!!
20/02/2024 13:44
En effet, quelle austérité! Amish...