Veuillez commenter votre vote
, (0/0)
Retour
tableau 2: rue de Paris, temps de pluie
Nous sommes en 1889, année de l’exposition universelle de Paris où sera inaugurée la Tour Eiffel.
Moi, je suis les Grands Boulevards Haussman, dont les travaux ont commencé avec le préfet de ce même nom et qui s’étaleront sur plusieurs décennies.
Paris détruit sa ville Moyenâgeuse, démolissant, les taudis, les ruelles tortueuses et insalubres les troquets du cœur de la capitale, renvoyant les petites gens, les clochards, les dames de petite vertu au fond des faubourgs pour laisser place à d’immenses artères rectilignes.
Aujourd’hui, la pluie tombe drue, peu de monde traverse les voies.
Quelques hommes quittent discrètement leur garçonnière pour rejoindre la demeure conjugale. L’un deux est reparti équipé du parapluie de leur maîtresse. Il imagine bien le retour glorieux auprès d’une épouse légitime en furie.
« Je n’ai pas besoin de savoir avec quelle demi-mondaine tu te trouvais, une petite danseuse d’opéra ? Tu découches pour la retrouver et tu oses paraître avec son parapluie !
Mon cher, je te prends ton objet de délit, je lui porterai tantôt, lorsque son spectacle au théâtre sera terminé. »
Pour un autre, le scénario qui trotte dans sa tête n’est guère plus joyeux.
-Mon Dieu, quelle idée ai-je eu de revenir à pied, si je reviens trempé, ma femme comprendra immédiatement que je n’étais pas au Cercle du Grand Paris ; mes acolytes m’auraient proposé de me déposer devant mon grand hôtel. Et maintenant je suis grillé, cette petite entorse à ma fidélité ne pourra plus être couvert par mon beau-frère à qui je rends la pareille.
Et voilà à présent, quelques couples officiels un mari abritant galamment sa jeune épouse profitant du bonheur de cette sortie de proximité.
Que regardent –ils ? Le vendeur de journaux ? Le cireur de chaussures ? Un chien échappé ? Ou encore un policier dont la présence rassure ? La pluie qui trombe drue.
« Ma chère, pour les boutiques attendons un jour meilleur, avec toute cette pluie, je te propose de nous arrêter au grand magasin, « au bon marché », tu trouveras tout ce que tu désires. Je te laisserai au rayon dames pour tes emplettes.
-Pendant ce temps, ajoute sa femme, tu pourrais m’attendre dans le petit salon réservé aux hommes prendre un bon digestif et profiter de tes nouveaux cigares que je t’ai offerts pour Noël.
Dans une calèche, un bourgeois grommelle : « cocher, plus vite, nous allons être en retard au palais du président Carnot. Et surtout faites attention aux pavés, je vais avoir des bleus pendant trois jours, plus vite, plus vite, plus vite…
Et voici rue de Paris, temps de pluie.
Nous sommes en 1889, année de l’exposition universelle de Paris où sera inaugurée la Tour Eiffel.
Moi, je suis les Grands Boulevards Haussman, dont les travaux ont commencé avec le préfet de ce même nom et qui s’étaleront sur plusieurs décennies.
Paris détruit sa ville Moyenâgeuse, démolissant, les taudis, les ruelles tortueuses et insalubres les troquets du cœur de la capitale, renvoyant les petites gens, les clochards, les dames de petite vertu au fond des faubourgs pour laisser place à d’immenses artères rectilignes.
Aujourd’hui, la pluie tombe drue, peu de monde traverse les voies.
Quelques hommes quittent discrètement leur garçonnière pour rejoindre la demeure conjugale. L’un deux est reparti équipé du parapluie de leur maîtresse. Il imagine bien le retour glorieux auprès d’une épouse légitime en furie.
« Je n’ai pas besoin de savoir avec quelle demi-mondaine tu te trouvais, une petite danseuse d’opéra ? Tu découches pour la retrouver et tu oses paraître avec son parapluie !
Mon cher, je te prends ton objet de délit, je lui porterai tantôt, lorsque son spectacle au théâtre sera terminé. »
Pour un autre, le scénario qui trotte dans sa tête n’est guère plus joyeux.
-Mon Dieu, quelle idée ai-je eu de revenir à pied, si je reviens trempé, ma femme comprendra immédiatement que je n’étais pas au Cercle du Grand Paris ; mes acolytes m’auraient proposé de me déposer devant mon grand hôtel. Et maintenant je suis grillé, cette petite entorse à ma fidélité ne pourra plus être couvert par mon beau-frère à qui je rends la pareille.
Et voilà à présent, quelques couples officiels un mari abritant galamment sa jeune épouse profitant du bonheur de cette sortie de proximité.
Que regardent –ils ? Le vendeur de journaux ? Le cireur de chaussures ? Un chien échappé ? Ou encore un policier dont la présence rassure ? La pluie qui trombe drue.
« Ma chère, pour les boutiques attendons un jour meilleur, avec toute cette pluie, je te propose de nous arrêter au grand magasin, « au bon marché », tu trouveras tout ce que tu désires. Je te laisserai au rayon dames pour tes emplettes.
-Pendant ce temps, ajoute sa femme, tu pourrais m’attendre dans le petit salon réservé aux hommes prendre un bon digestif et profiter de tes nouveaux cigares que je t’ai offerts pour Noël.
Dans une calèche, un bourgeois grommelle : « cocher, plus vite, nous allons être en retard au palais du président Carnot. Et surtout faites attention aux pavés, je vais avoir des bleus pendant trois jours, plus vite, plus vite, plus vite…
Et voici rue de Paris, temps de pluie.
Veuillez commenter votre vote
, (0/0)
24/02/2024 14:22
Une histoire très XIX ! bravo !
21/02/2024 18:45
21/02/2024 18:44
ainsi passe la vie ....
18/02/2024 10:55
Bravo !