Veuillez commenter votre vote
, (0/0)
Retour
Lettre à l’ancêtre
Loin du découragement que le monde nous inflige, tel un tableau qui perdrait ses couleurs, je m’essaie au bonheur de soigner un petit bout de terre. Si tu savais, pépé, comme je pense à toi ce faisant !
« La terre, me disais-tu, elle te donnera si tu l’aimes… autrement, elle cherchera quelqu’un d’autre ailleurs ! ».
Je revois ta moustache et tes yeux plissés sous le rire pétillant de tes pommettes. Ta ceinture de flanelle ne quittait pas tes reins et ta casquette protégeait tes pensées des brûlures du soleil vif de mars... Je suivais tous tes gestes !
Tu enfilais tes godillots de jardin, tu prenais ta fourche et ta pelle et je trottinais derrière toi, jusqu’au pourrissoir. Là, tu remplissais des grands seaux en fer et tu m’expliquais, comme à une grande :
« Tu vois, la terre il faut toujours lui donner à manger au printemps. Regarde comme elle a faim, après l’hiver ».
Moi, je voyais rien du tout. Sauf les vers de terre qui grouillaient, c’était pas beau à voir. Mais j’étais épatée de voir que les restes qu’on mettait au pourrissoir après les repas faisaient une terre à l’odeur de forêt…
C’était donc ça, la mangeaille du jardin ?
La Minette était souvent non loin de nous, une patte levée, prête à bondir. Je cherchais à voir ce qu’elle avait bien pu voir… Alors, tu me rappelais à mon devoir d’observation en riant,
« Tu feras pas une bonne jardinière, cocotte, si tu guettes toujours partout, de droite, de gauche ! ».
Je voyais bien que tu te moquais un peu de moi derrière ta moustache. C’était égal, pépé, on rigolait et on s’aimait tellement tous les deux !
Ta petite O…
Loin du découragement que le monde nous inflige, tel un tableau qui perdrait ses couleurs, je m’essaie au bonheur de soigner un petit bout de terre. Si tu savais, pépé, comme je pense à toi ce faisant !
« La terre, me disais-tu, elle te donnera si tu l’aimes… autrement, elle cherchera quelqu’un d’autre ailleurs ! ».
Je revois ta moustache et tes yeux plissés sous le rire pétillant de tes pommettes. Ta ceinture de flanelle ne quittait pas tes reins et ta casquette protégeait tes pensées des brûlures du soleil vif de mars... Je suivais tous tes gestes !
Tu enfilais tes godillots de jardin, tu prenais ta fourche et ta pelle et je trottinais derrière toi, jusqu’au pourrissoir. Là, tu remplissais des grands seaux en fer et tu m’expliquais, comme à une grande :
« Tu vois, la terre il faut toujours lui donner à manger au printemps. Regarde comme elle a faim, après l’hiver ».
Moi, je voyais rien du tout. Sauf les vers de terre qui grouillaient, c’était pas beau à voir. Mais j’étais épatée de voir que les restes qu’on mettait au pourrissoir après les repas faisaient une terre à l’odeur de forêt…
C’était donc ça, la mangeaille du jardin ?
La Minette était souvent non loin de nous, une patte levée, prête à bondir. Je cherchais à voir ce qu’elle avait bien pu voir… Alors, tu me rappelais à mon devoir d’observation en riant,
« Tu feras pas une bonne jardinière, cocotte, si tu guettes toujours partout, de droite, de gauche ! ».
Je voyais bien que tu te moquais un peu de moi derrière ta moustache. C’était égal, pépé, on rigolait et on s’aimait tellement tous les deux !
Ta petite O…
Veuillez commenter votre vote
, (0/0)
06/05/2024 17:46
Une chance d'avoir connu l'un de ses ancêtres. Un hommage tout doux !
08/05/2024 02:27
Oui tu as raison Dolo, une chance incroyable... Merci !
06/05/2024 12:58
T'es bel hommage aux anciens et leur sagesse 😊
08/05/2024 02:27
Merci Turly !
06/05/2024 11:07
Un bel hommage au pépé. Ca me rappelle un peu mes grands-parents et leur jardin avec les fraises au printemps, elles avaient un goût que je n'ai jamais retrouvé ailleurs…
08/05/2024 02:29
Ah, les fraises du jardin ! Et les juteuses tomates... !
Merci Caroline !
06/05/2024 10:35
c'était les pépés d'autrefois, un des miens avait aussi une ceinture de flanelle. C'est une belle lettre Or...👍❤️
08/05/2024 02:30
Ils avaient tous une ceinture de flanelle dans c'temps-là !
Merci J...