Veuillez commenter votre vote
, (0/0)
Retour
A l'homme qui aimait le mot « aujourd’hui, avec une apostrophe au milieu »...
Lundi matin, j’ai appris votre départ pour des sphères inconnues et je m’en suis trouvée très émue. Je vous écris cette courte lettre tout en sachant que là-haut, votre secrétaire sera tellement débordée qu’elle ne vous la remettra pas.
Je vous ai connu comme tout le monde au temps d’Apostrophe que je ne ratais sous aucun prétexte - sauf si j’avais ce vendredi-là, quelque autre rendez-vous galant ! Votre émission était, de fait, mon programme phare de la semaine.
J’aimais tout d’abord entendre l’œuvre post classique du jeune Rachmaninov qui l’introduisait. J’aimais ensuite votre ton volontiers badin, souvent cabotin, mais toujours sérieusement au service de la littérature. Elle s’invitait avec simplicité dans les foyers et vous disiez si justement « Offrez des livres ! Ils s'ouvrent comme des boîtes de chocolats et se referment comme des coffrets à bijoux ».
Vous aviez l’art de poser des questions à des génies, avec l’humour et l’humilité de celui qui aime être ébloui, surpris. Vous étiez vous-même sans doute un génie pour partager le plaisir que vous éprouviez à lire, avec cette joie qui égayait vos yeux et allongeait votre sourire. Vous étiez sympathique et transmettiez à merveille votre passion de la liberté que l’on ressent à lire.
Friand des terroirs comme des bouchons de la ville aux trois fleuves qui vous a vu grandir, vous dévoriez les livres. Mais disiez vous, « Au festin de la lecture, on ne mange pas tous les livres avec le même appétit, au même rythme : avec celui-ci on pignoche et celui-là on l'engloutit ».
Vous étiez vieux déjà (et moi aussi du coup !), lorsque je vous ai vu « en vrai » à Saint-Amour, une petite bourgade jurassienne au nom qui a dû vous plaire. Comme elle était fière de vous accueillir, accompagné de Marie Christine Barraud. Entouré de livres et de dictionnaires, vous présentiez sur scène, " Au secours, les mots m'ont mangé", et évoquiez avec drôlerie vos souvenirs. Le public était suspendu, et quel privilège ensuite de partager une rencontre avec vous autour d’un verre de bon vin !
Vous me manquez déjà. Adieu monsieur "le Roi lire" - franchement, votre surnom était bien trouvé,
Une des nombreuses inconnues qui vous ont aimé
Lundi matin, j’ai appris votre départ pour des sphères inconnues et je m’en suis trouvée très émue. Je vous écris cette courte lettre tout en sachant que là-haut, votre secrétaire sera tellement débordée qu’elle ne vous la remettra pas.
Je vous ai connu comme tout le monde au temps d’Apostrophe que je ne ratais sous aucun prétexte - sauf si j’avais ce vendredi-là, quelque autre rendez-vous galant ! Votre émission était, de fait, mon programme phare de la semaine.
J’aimais tout d’abord entendre l’œuvre post classique du jeune Rachmaninov qui l’introduisait. J’aimais ensuite votre ton volontiers badin, souvent cabotin, mais toujours sérieusement au service de la littérature. Elle s’invitait avec simplicité dans les foyers et vous disiez si justement « Offrez des livres ! Ils s'ouvrent comme des boîtes de chocolats et se referment comme des coffrets à bijoux ».
Vous aviez l’art de poser des questions à des génies, avec l’humour et l’humilité de celui qui aime être ébloui, surpris. Vous étiez vous-même sans doute un génie pour partager le plaisir que vous éprouviez à lire, avec cette joie qui égayait vos yeux et allongeait votre sourire. Vous étiez sympathique et transmettiez à merveille votre passion de la liberté que l’on ressent à lire.
Friand des terroirs comme des bouchons de la ville aux trois fleuves qui vous a vu grandir, vous dévoriez les livres. Mais disiez vous, « Au festin de la lecture, on ne mange pas tous les livres avec le même appétit, au même rythme : avec celui-ci on pignoche et celui-là on l'engloutit ».
Vous étiez vieux déjà (et moi aussi du coup !), lorsque je vous ai vu « en vrai » à Saint-Amour, une petite bourgade jurassienne au nom qui a dû vous plaire. Comme elle était fière de vous accueillir, accompagné de Marie Christine Barraud. Entouré de livres et de dictionnaires, vous présentiez sur scène, " Au secours, les mots m'ont mangé", et évoquiez avec drôlerie vos souvenirs. Le public était suspendu, et quel privilège ensuite de partager une rencontre avec vous autour d’un verre de bon vin !
Vous me manquez déjà. Adieu monsieur "le Roi lire" - franchement, votre surnom était bien trouvé,
Une des nombreuses inconnues qui vous ont aimé
Veuillez commenter votre vote
, (0/0)
12/05/2024 20:00
coucou or
joli texte! je n'en attendais pas moins;)
14/05/2024 11:19
Merci ... Raph... ? 😉