Veuillez commenter votre vote
, (0/0)
Retour
Plus de commentaires
Cher peuplier,
Si je t’écris en ce moment de ma vieillesse, c’est que tu es unique parmi les arbres que j’ai croisés au cours des ans. Durant l’enfance déjà, j’ai appris à vous aimer, tous - c’était vraiment facile !...
Le tilleul de la cour de l’école dont nous cueillions les fleurs afin de les vendre en petits paquets de papier marron pour nos voyages scolaires ; les frênes qui nous protégeaient de leur ombre légère durant les siestes de lecture de la Bibliothèque Verte ; les cerisiers et les pommiers de ma marraine qui promettaient de fabuleux cadeaux ; tous les autres enfin que je ne peux citer - je manquerais de place !
Si je te trouve unique aujourd’hui encore, c’est que tu aimes la compagnie de tes semblables. Unies, vos cimes se dressent, faisant frémir votre feuillage délicat à la moindre brise dévoilant vos talents. Il y a comme de la tendresse dans cette animation.
Le peuplier tremble, ton cousin, a un port moins dressé. Plus large est sa feuillaison et le murmure de ses terminaisons rend sa mélodie apaisante et joyeuse. Au mois de mai, le vent disperse ses graines en formant un tapis de sol semblable à une congère enneigée.
Tu me ravis lors de mes promenades… mais je suis triste. Il n’y a plus personne pour te soigner, le gui t’envahit, le sol s’assèche sous ton grand tronc, et je vois dépérir nombre de tes congénères - au profit peut-être du saule têtard, cette vieille « trogne » revenue à la mode et qui borde comme toi les ruisseaux et rivières. Votre goût commun pour les zones humides témoignerait-il d’une improbable parenté ? -.
Nos campagnes se vident de ta splendide présence. Je soupire à ta peine et je formule le vœu que l’on ouvre les yeux, que l’on protège enfin ton « espèce en voie de disparition ». Je trouve que l’on te doit bien ça…
Je continuerai dans l’attente à te rendre visite, demeurant, cher peuplier, ton admiratrice.
Si je t’écris en ce moment de ma vieillesse, c’est que tu es unique parmi les arbres que j’ai croisés au cours des ans. Durant l’enfance déjà, j’ai appris à vous aimer, tous - c’était vraiment facile !...
Le tilleul de la cour de l’école dont nous cueillions les fleurs afin de les vendre en petits paquets de papier marron pour nos voyages scolaires ; les frênes qui nous protégeaient de leur ombre légère durant les siestes de lecture de la Bibliothèque Verte ; les cerisiers et les pommiers de ma marraine qui promettaient de fabuleux cadeaux ; tous les autres enfin que je ne peux citer - je manquerais de place !
Si je te trouve unique aujourd’hui encore, c’est que tu aimes la compagnie de tes semblables. Unies, vos cimes se dressent, faisant frémir votre feuillage délicat à la moindre brise dévoilant vos talents. Il y a comme de la tendresse dans cette animation.
Le peuplier tremble, ton cousin, a un port moins dressé. Plus large est sa feuillaison et le murmure de ses terminaisons rend sa mélodie apaisante et joyeuse. Au mois de mai, le vent disperse ses graines en formant un tapis de sol semblable à une congère enneigée.
Tu me ravis lors de mes promenades… mais je suis triste. Il n’y a plus personne pour te soigner, le gui t’envahit, le sol s’assèche sous ton grand tronc, et je vois dépérir nombre de tes congénères - au profit peut-être du saule têtard, cette vieille « trogne » revenue à la mode et qui borde comme toi les ruisseaux et rivières. Votre goût commun pour les zones humides témoignerait-il d’une improbable parenté ? -.
Nos campagnes se vident de ta splendide présence. Je soupire à ta peine et je formule le vœu que l’on ouvre les yeux, que l’on protège enfin ton « espèce en voie de disparition ». Je trouve que l’on te doit bien ça…
Je continuerai dans l’attente à te rendre visite, demeurant, cher peuplier, ton admiratrice.
Veuillez commenter votre vote
, (0/0)