Veuillez commenter votre vote
, (0/0)
Retour
Bonsoir Luis,
Il se fait tard . . .
Désolé de te déranger à cette heure tardive de la nuit. Je suis insomniaque et je voulais te faire part de mes états d'âmes, moi, l'illustre inconnu, égaré sur mon île, au beau milieu de l'Océan Indien.
Je t'ai suivi à travers le monde, de Hambourg, à Madrid, en Patagonie et bien sûr au Chili. J'ai voyagé, rêvé, me suis révolté au rythme de tes récits épiques où tu maniais l'écriture et le militantisme avec un savoir-faire inimitable. Tu étais le survivant, le témoin de faits historiques vécus. Ton Amour de la Liberté et ta détermination à résister ont été des actes de résilience maintes fois renouvelés. Quel exemple pour les générations présentes et à venir ! Tes mots pour combattre les maux de l'humanité étaient le reflet de tes actes.
"Agir pour ne pas subir" telle était ta devise !
Je me souviens de mon grand-père qui comme toi, en son temps, a lutter contre les injustices, les inégalités, les atrocités. Il a connu les 2 guerres mondiales, résister, puis reconstruit sur les ruines des atrocités subies un monde qu'il espérait meilleur . . . Avec ses "camarades », il a été à l'initiative du syndicalisme, des droits des travailleurs, de l'égalité des sexes, des congés payés, de la sécurité sociale . . . et tant d'autres "acquis sociaux" qui ne le sont plus aujourd'hui !
Tout ça pour ça ?
Quelque temps avant de mourir, voici ce qu'il me disait :
- Tu sais mon petit ; avant, quand un patron licenciait, c'est parce que son usine avait des dettes, était en faillite. Aujourd'hui, on fait une "compression" de personnel, juste pour faire plus de profits . . "
Dans ce monde ultra communicant le langage a changé, a perverti la pensée "un licenciement collectif" est devenu "un plan de sauvegarde de l'emploi" . . .
Le monde va mal, se déchire.
On divise, on stigmatise, on renforce les clivages, on divise pour mieux régner. Le peuple n'est plus que de la chair à canon ; le profit est le but ultime.
Les victimes d'hier sont les oppresseurs d'aujourd'hui et la violence est justifiée, excusée sans remords, ni regrets.
La propagande médiatique fait des ravages à travers la petite lucarne. Bourdieu parlait de la nécessité d'une révolution européenne, voire mondiale des peuples, s'il y avait une prise de conscience politique, économique et sociale de la réalité. Celle-ci n’a pas encore eu lieu. Mais comme tu l'énonçais si joliment Luis dans ce texte magnifique "Pourquoi j'écris" extrait de : La folie de Pinochet «Il suffisait de nommer les mots pour qu’ils existent . . . "
Contre la dictature, l'imposture, la torture, tu t'es fièrement dressé avec tes socios.
Te lire me réconforte chaque fois que je doute et ne crois plus en l'Homme. Lire aussi les confessions de Madiba du fond de sa cellule m'impressionne et me laisse à croire que l'impossible n'existe pas. C'est cela aussi la magie de la lecture: transformer l'inimaginable en possible, le désespoir en jours meilleurs. Pour tout ça et bien plus encore: Merci Luis !
Il se fait tard . . .
Désolé de te déranger à cette heure tardive de la nuit. Je suis insomniaque et je voulais te faire part de mes états d'âmes, moi, l'illustre inconnu, égaré sur mon île, au beau milieu de l'Océan Indien.
Je t'ai suivi à travers le monde, de Hambourg, à Madrid, en Patagonie et bien sûr au Chili. J'ai voyagé, rêvé, me suis révolté au rythme de tes récits épiques où tu maniais l'écriture et le militantisme avec un savoir-faire inimitable. Tu étais le survivant, le témoin de faits historiques vécus. Ton Amour de la Liberté et ta détermination à résister ont été des actes de résilience maintes fois renouvelés. Quel exemple pour les générations présentes et à venir ! Tes mots pour combattre les maux de l'humanité étaient le reflet de tes actes.
"Agir pour ne pas subir" telle était ta devise !
Je me souviens de mon grand-père qui comme toi, en son temps, a lutter contre les injustices, les inégalités, les atrocités. Il a connu les 2 guerres mondiales, résister, puis reconstruit sur les ruines des atrocités subies un monde qu'il espérait meilleur . . . Avec ses "camarades », il a été à l'initiative du syndicalisme, des droits des travailleurs, de l'égalité des sexes, des congés payés, de la sécurité sociale . . . et tant d'autres "acquis sociaux" qui ne le sont plus aujourd'hui !
Tout ça pour ça ?
Quelque temps avant de mourir, voici ce qu'il me disait :
- Tu sais mon petit ; avant, quand un patron licenciait, c'est parce que son usine avait des dettes, était en faillite. Aujourd'hui, on fait une "compression" de personnel, juste pour faire plus de profits . . "
Dans ce monde ultra communicant le langage a changé, a perverti la pensée "un licenciement collectif" est devenu "un plan de sauvegarde de l'emploi" . . .
Le monde va mal, se déchire.
On divise, on stigmatise, on renforce les clivages, on divise pour mieux régner. Le peuple n'est plus que de la chair à canon ; le profit est le but ultime.
Les victimes d'hier sont les oppresseurs d'aujourd'hui et la violence est justifiée, excusée sans remords, ni regrets.
La propagande médiatique fait des ravages à travers la petite lucarne. Bourdieu parlait de la nécessité d'une révolution européenne, voire mondiale des peuples, s'il y avait une prise de conscience politique, économique et sociale de la réalité. Celle-ci n’a pas encore eu lieu. Mais comme tu l'énonçais si joliment Luis dans ce texte magnifique "Pourquoi j'écris" extrait de : La folie de Pinochet «Il suffisait de nommer les mots pour qu’ils existent . . . "
Contre la dictature, l'imposture, la torture, tu t'es fièrement dressé avec tes socios.
Te lire me réconforte chaque fois que je doute et ne crois plus en l'Homme. Lire aussi les confessions de Madiba du fond de sa cellule m'impressionne et me laisse à croire que l'impossible n'existe pas. C'est cela aussi la magie de la lecture: transformer l'inimaginable en possible, le désespoir en jours meilleurs. Pour tout ça et bien plus encore: Merci Luis !
Veuillez commenter votre vote
, (0/0)
23/05/2024 09:24
Très belle lettre ! 👍